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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0081
s'attendre à cette réponse : il y a du sang entre moi et
telles gens. — La vendetta était considérée comme un
devoir; celui qui ne se soumettait pas à cette coutume,
ne jouissait d'aucune estime; on le traitait de poltron. A
l'appui de ce que j'avance, je citerai la manière d'agir des
Beni-Toufoul, des Beni-Fergan et de presque tous les habi-
tants du massif qui forme le promontoire des Sebâ-Rous.
Après qu'un meurtre avait été commis, les parents du
meurtrier se réunissaient et allaient demander pardon du
crime à la famille de la victime. Celle-ci acceptait la dia,
s'élevant, chez eux, à cent baceta. La somme était reli-
gieusement conservée intacte et déposée dans une corne
de bœuf, enfouie ensuite dans un coin de la maison, jus-
qu'à ce que un membre de la famille eût vengé le parent
assassiné. Les cent baceta étaient, à ce moment, sorties
de leur cachette et restituées aux proches dû premier
meurtrier. Tant que cette restitution n'avait pas lieu, on
disait dans la tribu : « Telle famille a encore sa corne
pleine; elle attend un homme de cœur pour la vider. »
Chaque fois qu'une djemâa était appelée â juger un
procès tant soit épineux, elle déférait le serment aux plai-
deurs, et déterminait, selon l'importance de l'affaire, la
qualité (parents ou étrangers) et le nombre de témoins
qui devaient comparaître. Ainsi, pour un meurtre, comme
on a pu le voir dans le règlement qui précède, il était
établi que cinquante individus déposaient contre l'accusé
ou en sa faveur.
On en exigeait vingt-cinq pour un vol de chevaux ou de
mulets;— quatorze pour un vol de bestiaux, el, enfin, sept
pour une contestation de propriété ou de limites de terre.
telles gens. — La vendetta était considérée comme un
devoir; celui qui ne se soumettait pas à cette coutume,
ne jouissait d'aucune estime; on le traitait de poltron. A
l'appui de ce que j'avance, je citerai la manière d'agir des
Beni-Toufoul, des Beni-Fergan et de presque tous les habi-
tants du massif qui forme le promontoire des Sebâ-Rous.
Après qu'un meurtre avait été commis, les parents du
meurtrier se réunissaient et allaient demander pardon du
crime à la famille de la victime. Celle-ci acceptait la dia,
s'élevant, chez eux, à cent baceta. La somme était reli-
gieusement conservée intacte et déposée dans une corne
de bœuf, enfouie ensuite dans un coin de la maison, jus-
qu'à ce que un membre de la famille eût vengé le parent
assassiné. Les cent baceta étaient, à ce moment, sorties
de leur cachette et restituées aux proches dû premier
meurtrier. Tant que cette restitution n'avait pas lieu, on
disait dans la tribu : « Telle famille a encore sa corne
pleine; elle attend un homme de cœur pour la vider. »
Chaque fois qu'une djemâa était appelée â juger un
procès tant soit épineux, elle déférait le serment aux plai-
deurs, et déterminait, selon l'importance de l'affaire, la
qualité (parents ou étrangers) et le nombre de témoins
qui devaient comparaître. Ainsi, pour un meurtre, comme
on a pu le voir dans le règlement qui précède, il était
établi que cinquante individus déposaient contre l'accusé
ou en sa faveur.
On en exigeait vingt-cinq pour un vol de chevaux ou de
mulets;— quatorze pour un vol de bestiaux, el, enfin, sept
pour une contestation de propriété ou de limites de terre.