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larda-t-il pas à être puni de son parjure : il devint aveugle,
et mourut, peu après, dans la misère la plus profonde.
Je vais, maintenant, transcrire ici quelques fragments
de chants kab'iles, rien ne me paraissant plus propre à
donner une idée de l'individualité de celle contrée et de
l'expression naïve du génie de ses habitants. Ce sont gé-
néralement des. chants d'amour, ou des poésies du genre
narratif sur un événement important, et, enfin, des hymnes
de deuil ou lamentations pour célébrer la mémoire d'un
parent décédé (1).
CHANT A L'OCCASION D'UNE NOCE.
Combien vous avez marché, ô mes pieds, et combien de poussière vous
avez laissée derrière vous !
Mes amis ont apporté la fiancée comme l'auraient fait les faucons de la
montagne d'Agar.
Que notre salut soit sur le maître de la maison; les amis de la mariée
frappent avec le feu.
Que notre salut soit sur le hameau; les amis de la mariée sont tous des
hommes courageux.
Que notre salut soit sur la porte de l'enclos ; les amis de la mariée coiffent
fièrement le kabous (2).
Allumez la lampe garnie avec l'huile de la jarre ; les amis de la mariée
ont des vêtements blancs comme de l'argent.
Allumez la lampe, afin que nous voyions l'intérieur de l'habitation ; les
amis de la mariée brillent comme l'or.
Madame la fiancée! fille du noble, nous avons laissé son père pleurant et
poussant des cris lamentables.
0 madame la fiancée! petit serpent du sentier, aux yeux noirs et aux
minces sourcils.
(1) J'ai publié le texte de ces chants, dont je ne donne ici que la tra-
duction, dans la Revue africaine, 6mj volume, p. 432.
(2) Kabous, plusieurs calottes en laine blanche, emboîtées les unes dans
les autres, dont se coiffent les Kabiles,
larda-t-il pas à être puni de son parjure : il devint aveugle,
et mourut, peu après, dans la misère la plus profonde.
Je vais, maintenant, transcrire ici quelques fragments
de chants kab'iles, rien ne me paraissant plus propre à
donner une idée de l'individualité de celle contrée et de
l'expression naïve du génie de ses habitants. Ce sont gé-
néralement des. chants d'amour, ou des poésies du genre
narratif sur un événement important, et, enfin, des hymnes
de deuil ou lamentations pour célébrer la mémoire d'un
parent décédé (1).
CHANT A L'OCCASION D'UNE NOCE.
Combien vous avez marché, ô mes pieds, et combien de poussière vous
avez laissée derrière vous !
Mes amis ont apporté la fiancée comme l'auraient fait les faucons de la
montagne d'Agar.
Que notre salut soit sur le maître de la maison; les amis de la mariée
frappent avec le feu.
Que notre salut soit sur le hameau; les amis de la mariée sont tous des
hommes courageux.
Que notre salut soit sur la porte de l'enclos ; les amis de la mariée coiffent
fièrement le kabous (2).
Allumez la lampe garnie avec l'huile de la jarre ; les amis de la mariée
ont des vêtements blancs comme de l'argent.
Allumez la lampe, afin que nous voyions l'intérieur de l'habitation ; les
amis de la mariée brillent comme l'or.
Madame la fiancée! fille du noble, nous avons laissé son père pleurant et
poussant des cris lamentables.
0 madame la fiancée! petit serpent du sentier, aux yeux noirs et aux
minces sourcils.
(1) J'ai publié le texte de ces chants, dont je ne donne ici que la tra-
duction, dans la Revue africaine, 6mj volume, p. 432.
(2) Kabous, plusieurs calottes en laine blanche, emboîtées les unes dans
les autres, dont se coiffent les Kabiles,