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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0095
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— 75 —

descendant du prophète. Celle origine, comme tout ce qui
se rattache aux traditions religieuses en pays arabe, est
fabuleuse. Ainsi, la tradition rapporte que le premier
des Moula-Chokfa, — Sidi Mohammed-el-Abed, — taleb
de l'importante mosquée de Sidi Dris, venant du Maroc
vers le XVIe siècle, s'embarqua sur une natte qui, docile
à sa volonté, vint s'échouer à l'embouchure de l'oued el-
Kebir. Les Kabiles, voyant arriver cet inconnu sur cet
étrange bâtiment, lui donnèrent le nom de Moula-Chokfa,
— le maître de la barque. Le marabout s'élablit chez les
Oulad-Chebel, petite fraction des Beni-Habibi, où son
tombeau existe encore dans une mosquée dont il est le
fondateur. Il laissa trois enfants mâles, dont la tradition
n'a pas conservé le nom. La véritable filiation commence
à Sidi Abd-Allah, lequel fixa sa résidence aux Oulad-
Amor, fraction des Beni-Ider, où il fit à son tour cons-
truire une mosquée dont on voit encore les ruines, et
près de laquelle il créa un marché.

Sidi Abd-Allah, d'après la chronique, ayant appris que
les Espagnols (expédition d'Oreilly), venaient de débarquer
à Alger, traversa la mer à pied sec, comme un second
Moïse, et contribua puissamment à expulser les infidèles
(1). Pendant la nuit qui précéda le désastre des Espagnols,
on vit au premier rang des combattants un guerrier qui
frappait à coups redoublés, en criant : Courage, musul-
mans ! Suivez-moi; je suis Abd-Allah-Moula-Chokfa; je

(i) Les conteurs de légendes ne sont pas d'accord: les uns prétendent
que, remettant sa natte merveilleuse à flot, le marabout s'en servit pour
se transporter rapidement à Alger ; d'autres assurent qu'à l'aide d'une
baguette, il touchait la mer, qui s'écartait devant lui pour lui livrer
passage.
 
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