Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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les persécutions de ce même El-Hadj-Ahmed bey. Celui-
ci, devenu maître souverain à Conslantine, après la chute
d'Alger, se souvenant de l'hospitalité généreuse qu'il avait,
dans sa jeunesse, reçue à Chokfa, accorda à ces mara-
bouts l'azel de Semara dans le Zouar'a.

Si Ahmed-Cherif-Moula-Chokfa était un homme d'une
certaine habileté, et dont l'influence religieuse bien cons-
tatée dans le pays, pouvait être utile à nos projets d'avenir.
Des relations s'établirent donc assez promptement entre
nous et lui, et bien que son titre de cherif dut lui ins-
pirer un certain éloignement à l'égard des chrétiens, sa
sagacité ne lui permettait pas de mettre en doute que
l'autorité dont il jouissait tomberait un jour devant la
la nôtre.

En 1843, son frère aîné, Si Lakhdar-Moula-Chokfa,
ayant fomenté des intrigues à notre encontre, fut arrêté
sur son azel de Zaouïat-Semara, et de là conduit à Cons-
tanline, puis déporté en France. En 1845, Si Ahmed, le
chef de la famille, écrivit à Gigelli, fit des propositions de
soumission au commandant supérieur, mais y mit pour
condition la liberté de son frère. Pour garantie de ses
promesses, il déposa une somme de 1000 francs, qui
devait être le premier versement des contributions dans
le cas où son frère lui serait rendu. Lakhdar fut mis en
liberté; mais il tomba malade en route et mourut à
l'hôpital d'Alger. Cette malheureuse circonstance inter-
rompit, pendant quelque temps, nos relations avec ce
marabout. Néanmoins, un de ses fils, Si El-Haoussin, fut
nommé caïd après l'occupation; mais son incapacité fut
bientôt reconnue, et on dut lui retirer le commandement.
Il s'en rendit, du reste, indigne par une tentative d'assas-