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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0100
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s'arrêta, refusant de marcher davantage. Telle fut l'ori-
gine de leur établissement dans ce pays.
Un autre récit fabuleux se rattache à l'époque où les
Espagnols, sous les ordres d'O'Reilly, vinrent attaquer
Alger, en 1775. Gomme toujours, il règne une grande
confusion dans ces sortes de légendes, et le rôle principal
appartient constamment à un marabout. Ici, le héros s'ap-
pelait Sidi Sâda, et jouissait d'une grande réputation de
sainteté. Il était lié d'amitié à un cheikh nommé Sidi Abd-
el-'Aziz. Un jour, il le fit prier de lui prêter son cheval.
Le cheikh fil répondre qu'il lui demanderait son fils pour
le tuer, qu'il l'enverrait aussitôt; mais que prêter son
cheval était chose impossible. Malgré ce refus, Sidi Sàda
s'en vint de nuit à la porte du cheikh, la fit s'ouvrir par
le seul effet de sa volonté, prit le cheval, le monta et alla
rejoindre Sidi Embarek-Moula-Chokfa. Les deux mara-
bouts, par la puissance divine dont ils étaient doués,
s'élancèrent au galop sur la mer pour aller combattre les
Espagnols débarqués à El-Arrach, près d'Alger. Celle
route ne leur présentait pas de difficultés, parce que,
explique la légende, ils possédaient un bâton au contact
duquel la mer s'ouvrait pour leur laisser un passage
libre.
Arrivés à Alger, ils combattirent les Espagnols, et après
les avoir vaincus et jetés à la mer, ils revinrent dans la
même nuit et par le même chemin, l'un à Chokfa et l'autre
aux Beni-'Afer. Le cheval fut rentré dans son écurie de
la même manière qu'il en était sorti, et le cheikh Abd-el-
'Aziz n'aurait jamais soupçonné son absence, sans un coup
de feu qu'il avait reçu à l'encolure pendant l'action. Abd-
el-'Aziz, confus, envoya immédiatement son fils pour offrir
s'arrêta, refusant de marcher davantage. Telle fut l'ori-
gine de leur établissement dans ce pays.
Un autre récit fabuleux se rattache à l'époque où les
Espagnols, sous les ordres d'O'Reilly, vinrent attaquer
Alger, en 1775. Gomme toujours, il règne une grande
confusion dans ces sortes de légendes, et le rôle principal
appartient constamment à un marabout. Ici, le héros s'ap-
pelait Sidi Sâda, et jouissait d'une grande réputation de
sainteté. Il était lié d'amitié à un cheikh nommé Sidi Abd-
el-'Aziz. Un jour, il le fit prier de lui prêter son cheval.
Le cheikh fil répondre qu'il lui demanderait son fils pour
le tuer, qu'il l'enverrait aussitôt; mais que prêter son
cheval était chose impossible. Malgré ce refus, Sidi Sàda
s'en vint de nuit à la porte du cheikh, la fit s'ouvrir par
le seul effet de sa volonté, prit le cheval, le monta et alla
rejoindre Sidi Embarek-Moula-Chokfa. Les deux mara-
bouts, par la puissance divine dont ils étaient doués,
s'élancèrent au galop sur la mer pour aller combattre les
Espagnols débarqués à El-Arrach, près d'Alger. Celle
route ne leur présentait pas de difficultés, parce que,
explique la légende, ils possédaient un bâton au contact
duquel la mer s'ouvrait pour leur laisser un passage
libre.
Arrivés à Alger, ils combattirent les Espagnols, et après
les avoir vaincus et jetés à la mer, ils revinrent dans la
même nuit et par le même chemin, l'un à Chokfa et l'autre
aux Beni-'Afer. Le cheval fut rentré dans son écurie de
la même manière qu'il en était sorti, et le cheikh Abd-el-
'Aziz n'aurait jamais soupçonné son absence, sans un coup
de feu qu'il avait reçu à l'encolure pendant l'action. Abd-
el-'Aziz, confus, envoya immédiatement son fils pour offrir