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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0102
moutons (aïd el-kebir) les verrait d'accord et réunis. Sa
prédiclion eut pour effet d'entretenir constamment l'ani-
mosité entre les. Ledjenah et leurs voisins, dont les quatre
fils de l'ogresse seraient les aïeux.
Beni-Amran. — Cette tribu se subdivise en Djebala et
en Sefelia, c'est-à-dire la portion habitant la partie mon-
tagneuse et celle établie dans la région de la plaine. Vers
le xvie siècle, rapporte la tradition, un xMarocain, du nom
de Amran, vint s'installer dans ce pays auquel il donna
son nom, et réunit autour de lui un groupe d'aventuriers,
à l'aide desquels il lutta avantageusement contre les tri-
bus voisines pour se faire faire place.
Il y a environ cent cinquante ans, la famille des Ben-
Meniâ, qui commande actuellement au pays, habitait les
Oulad-'Asker, et son chef, nommé 'Ammar ou Jouber,
jouissait d'une grande autorité. Il était à la tête du pou-
voir, qu'il avait acquis par un courage et une énergie dont
il abusait, mais qui le faisait craindre de tous. Nouveau
tyran du moyen-âge, dont il avait toutes les habitudes,
ce hardi brigand, d'une force herculéenne, plantait son
bâton ferré au milieu d'un col fréquenté qu'il fallait tra-
verser pour se rendre d'un point à un autre, et alors,
malheur à celui qui refusait d'acquitter l'impôt arbitraire
qu'il avait plu à Jouber de déterminer pour le passage
des hommes ou des bestiaux. Cette manière d'agir rappor-
tait, sans doute, de gros bénéfices ; mais elle n'était pas
sans quelques dangers.
De leur côté, les gens qu'il pressurait si durement, se
plaignaient de leur chef, et, sans la crainte qu'il leur ins-
pirait, ils l'auraient certainement tué. Il résultait, de tout
prédiclion eut pour effet d'entretenir constamment l'ani-
mosité entre les. Ledjenah et leurs voisins, dont les quatre
fils de l'ogresse seraient les aïeux.
Beni-Amran. — Cette tribu se subdivise en Djebala et
en Sefelia, c'est-à-dire la portion habitant la partie mon-
tagneuse et celle établie dans la région de la plaine. Vers
le xvie siècle, rapporte la tradition, un xMarocain, du nom
de Amran, vint s'installer dans ce pays auquel il donna
son nom, et réunit autour de lui un groupe d'aventuriers,
à l'aide desquels il lutta avantageusement contre les tri-
bus voisines pour se faire faire place.
Il y a environ cent cinquante ans, la famille des Ben-
Meniâ, qui commande actuellement au pays, habitait les
Oulad-'Asker, et son chef, nommé 'Ammar ou Jouber,
jouissait d'une grande autorité. Il était à la tête du pou-
voir, qu'il avait acquis par un courage et une énergie dont
il abusait, mais qui le faisait craindre de tous. Nouveau
tyran du moyen-âge, dont il avait toutes les habitudes,
ce hardi brigand, d'une force herculéenne, plantait son
bâton ferré au milieu d'un col fréquenté qu'il fallait tra-
verser pour se rendre d'un point à un autre, et alors,
malheur à celui qui refusait d'acquitter l'impôt arbitraire
qu'il avait plu à Jouber de déterminer pour le passage
des hommes ou des bestiaux. Cette manière d'agir rappor-
tait, sans doute, de gros bénéfices ; mais elle n'était pas
sans quelques dangers.
De leur côté, les gens qu'il pressurait si durement, se
plaignaient de leur chef, et, sans la crainte qu'il leur ins-
pirait, ils l'auraient certainement tué. Il résultait, de tout