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— 84 —

Msâad, où il trouva l'hospitalité. Pendant qu'il était ins-
tallé dans ce pays, les gens des 'Arrès firent une razia sur
les Beni-Msâad, auxquels ils enlevèrent tous leurs trou-
peaux. Quelques veaux seuls avaient échappé au pillage
et couraient, çà et là, dans le village, ce qui excita l'hi-
larité de Meniâ. Cette gaité intempestive déplut aux Beni-
Msâad, et ils lui demandèrent pourquoi il riait de leur
malheur.

« Je ris, répondit Meniâ, en voyant les orphelins de
votre troupeau, parce que vous n'avez pas été hraves en
cette circonstance. Si vous voulez reprendre courage, je
vous conduirai chez vos ennemis et vous ferai reprendre
ce que vous avez perdu aujourd'hui. »

Cette proposition fut acceptée. Le lendemain, un coup
de main, habilement dirigé par Meniâ, enlevait aux gens
des 'Arrès non seulement le butin de la veille, mais encore
tous leurs troupeaux. Les Beni-Msâad, reconnaissants,
donnèrent à Meniâ la moitié de la razia, le recondui-
sirent dans le pays qu'il avait été obligé d'abandonner,
et l'installèrent à Teksenna, où ils le maintinrent contre
les prétentions de ses trois frères. Cette aventure avait
fait du bruit dans le pays, et acquit une grande réputa-
tion à Meniâ. Plusieurs tribus vinrent lui offrir leur com-
mandement, que sa famille a conservé.

Au moment de la soumission du pays à la France, Bou-
Djemâa-ben-Meniâ jouissait encore de l'autorité établie
par son ancêtre. La confiance qu'on avait en lui était
telle, qu'on lui laissait souvent régler les affaires les plus
importantes sans l'assistance de la djemâa. Dans les que-
relles de tribu à tribu, il était fréquemment pris pour
arbitre, et son arbitrage était toujours respecté, parce que,
 
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