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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0134
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guère que de l'orge, du chanvre et du lin. Les montagnes
voisines, couvertes de magnifiques arbres fruitiers, leur
fournissent en abondance des noix et des figues, qu'ils
transporlentà Tunis. Ils entretiennent aussi avec les étran-
gers un grand commerce de cuirs, de cire et de miel. La
ville possède deux ports : l'un au midi, d'un abord diffi-
cile, où l'on n'entre jamais sans pilote; l'autre au nord,
appelé Mars-Chara, parfaitement sûr, mais qui ne peut
recevoir qu'un petit nombre de navires. »
Les Pisans établis à Bougie succédèrent aux Siciliens,
et, pendant plus d'un demi-siècle, Gigelli fournit aux né-
gociants de Pise une grande partie des cuirs écrus qu'ils
employaient dans leurs nombreuses tanneries. Mais bientôt
la concurrence des Génois, les navigateurs les plus actifs
du moyen âge, que les Pisans rencontraient partout sur
les marchés de l'Orient, porta un coup fatal au commerce
très lucratif que faisaient ces derniers à Gigelli. Les Génois
occupèrent ce point de la côte, dont ils se réservèrent à
peu près le commerce exclusif. L'histoire ne dit pas à
quelle époque, ni de quelle manière eut lieu cette occu-
pation. Il est probable que les Génois obtinrent, du roi
de Bougie, l'autorisation de fonder un comptoir à Gigelli,
et s'y établirent si bien, qu'il devint, plus tard, impossible
de les en chasser. Ils étaient, d'ailleurs, coutumiers du
fait : Tronci raconte qu'en 1283, un navire marchand de
Pise fut capturé par les Génois dans le port de Gigelli ;
ce qui semblerait indiquer qu'ils étaient déjà en possession
de cette ville.
On trouve aussi, dans une ancienne trêve des rois
d'Aragon avec les souverains de Bougie, de l'an 1309,
une clause particulière relative à cette occupation de Gi-
guère que de l'orge, du chanvre et du lin. Les montagnes
voisines, couvertes de magnifiques arbres fruitiers, leur
fournissent en abondance des noix et des figues, qu'ils
transporlentà Tunis. Ils entretiennent aussi avec les étran-
gers un grand commerce de cuirs, de cire et de miel. La
ville possède deux ports : l'un au midi, d'un abord diffi-
cile, où l'on n'entre jamais sans pilote; l'autre au nord,
appelé Mars-Chara, parfaitement sûr, mais qui ne peut
recevoir qu'un petit nombre de navires. »
Les Pisans établis à Bougie succédèrent aux Siciliens,
et, pendant plus d'un demi-siècle, Gigelli fournit aux né-
gociants de Pise une grande partie des cuirs écrus qu'ils
employaient dans leurs nombreuses tanneries. Mais bientôt
la concurrence des Génois, les navigateurs les plus actifs
du moyen âge, que les Pisans rencontraient partout sur
les marchés de l'Orient, porta un coup fatal au commerce
très lucratif que faisaient ces derniers à Gigelli. Les Génois
occupèrent ce point de la côte, dont ils se réservèrent à
peu près le commerce exclusif. L'histoire ne dit pas à
quelle époque, ni de quelle manière eut lieu cette occu-
pation. Il est probable que les Génois obtinrent, du roi
de Bougie, l'autorisation de fonder un comptoir à Gigelli,
et s'y établirent si bien, qu'il devint, plus tard, impossible
de les en chasser. Ils étaient, d'ailleurs, coutumiers du
fait : Tronci raconte qu'en 1283, un navire marchand de
Pise fut capturé par les Génois dans le port de Gigelli ;
ce qui semblerait indiquer qu'ils étaient déjà en possession
de cette ville.
On trouve aussi, dans une ancienne trêve des rois
d'Aragon avec les souverains de Bougie, de l'an 1309,
une clause particulière relative à cette occupation de Gi-