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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0138
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Turquie. Il importe de faire connaître les débuts de ces
deux hardis corsaires, qui choisirent notre ville de Gigelli
pour base de leurs opérations.
'Aroudj, nommé par les Turcs Baba-'Aroudj, dont les
Européens ont fait par corruption Barberousse, et son
frère, Kheïr-Eddin, naquirent, vers l'an 1482, dans l'île
de Mételin, l'ancienne Lesbos (1). Yakoub-Raïs, leur père,
était patron d'une barque avecjaquelle il faisait un petit
commerce maritime dans l'Archipel. De bonne heure, il
initia ses fils dans l'art de la navigation, qui devait les
irrmorlaliser plus tard. 'Aroudj commença le premier
à entreprendre la course contre les chrétiens des côtes
d'Italie, chez lesquels son nom seul ne tarda pas à répan-
dre l'épouvante (2).
A la tête d'une poignée d'hommes résolus, avides de
meurtre et de pillage, le hardi corsaire vint ensuite cher-
cher fortune sur les côtes de Barbarie, et c'est pendant
une de ces croisières que, chargé de butin et d'esclaves,
il aborda à Tunis. A-cette époque Mouley-Mohammed,
prince de la dynastie des Beni-Hafès, régnait dans celte
ville. 'Aroudj lui offrit de magnifiques présents, en lui de-
mandant la permission de s'établir dans un des ports de
sa domination. Le sultan la lui accorda, « à condition que
ses sujets et ses alliés n'auraient point à se plaindre de
ses gens, et qu'il lui donnerait le cinquième des prises
(1) Ils étaient quatre frères : Elias, Ishak, 'Aroudj et Kheïr-Eddin. Ces
deux derniers sont les fondateurs du pachalik d'Alger. Elias fut tué au
début de sa carrière maritime, dans un engagement contre une galère de
Rhodes. Ishak périt en 1517, en défendant le fort des Beni-Rachid contre
les Espagnols.
(2) Pendant cette première période de son existence, 'Aroudj fut capturé
par un navire de Rhodes, et resta quelque temps en esclavage.
Turquie. Il importe de faire connaître les débuts de ces
deux hardis corsaires, qui choisirent notre ville de Gigelli
pour base de leurs opérations.
'Aroudj, nommé par les Turcs Baba-'Aroudj, dont les
Européens ont fait par corruption Barberousse, et son
frère, Kheïr-Eddin, naquirent, vers l'an 1482, dans l'île
de Mételin, l'ancienne Lesbos (1). Yakoub-Raïs, leur père,
était patron d'une barque avecjaquelle il faisait un petit
commerce maritime dans l'Archipel. De bonne heure, il
initia ses fils dans l'art de la navigation, qui devait les
irrmorlaliser plus tard. 'Aroudj commença le premier
à entreprendre la course contre les chrétiens des côtes
d'Italie, chez lesquels son nom seul ne tarda pas à répan-
dre l'épouvante (2).
A la tête d'une poignée d'hommes résolus, avides de
meurtre et de pillage, le hardi corsaire vint ensuite cher-
cher fortune sur les côtes de Barbarie, et c'est pendant
une de ces croisières que, chargé de butin et d'esclaves,
il aborda à Tunis. A-cette époque Mouley-Mohammed,
prince de la dynastie des Beni-Hafès, régnait dans celte
ville. 'Aroudj lui offrit de magnifiques présents, en lui de-
mandant la permission de s'établir dans un des ports de
sa domination. Le sultan la lui accorda, « à condition que
ses sujets et ses alliés n'auraient point à se plaindre de
ses gens, et qu'il lui donnerait le cinquième des prises
(1) Ils étaient quatre frères : Elias, Ishak, 'Aroudj et Kheïr-Eddin. Ces
deux derniers sont les fondateurs du pachalik d'Alger. Elias fut tué au
début de sa carrière maritime, dans un engagement contre une galère de
Rhodes. Ishak périt en 1517, en défendant le fort des Beni-Rachid contre
les Espagnols.
(2) Pendant cette première période de son existence, 'Aroudj fut capturé
par un navire de Rhodes, et resta quelque temps en esclavage.