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— 126 —

des Beni-Senassen, dans une rencontre où il fut battu par
les Espagnols,

Kheïr-Eddin succéda à son frère. Malgré les intrigues
du sultan de Tunis, jaloux des succès remportés par les
hardis corsaires, et malgré la défection et les attaques
acharnées d'Àhmed-ben-ei-Kadi lui-même, il réussit à
maintenir sa toute puissance à Alger. Néanmoins, ses
ennemis ne cessaient de lui susciter des embarras, et il
aurait été évidemment perdu, sans la police sévère qu'il
maintenait autour de lui. Dégoûté, à la fin, par cette
situation, et sans tenir compte des supplications des Algé-
riens, qui désiraient à le conserver pour les défendre contre
toute nouvelle agression des chrétiens, Kheïr-Eddin remit
à la voile avec trois vaisseaux et vint déposer sa famille à
Gigelli, dans le dessein de s'y établir définitivement.

'Aroudj, étant souverain d'Alger, n'avait pas oublié la
ville de Gigelli où avait commencé sa puissance; de
grands privilèges, accordés à ses habitants, les avaient
mis en peu de temps dans la situation la plus prospère.
Mais, au moment où Kheïr-Eddin y aborda pour la seconde
fois avec sa famille, une alïreuse disette désolait tout le
pays; il prit alors le parti de faire des courses contre les
chrétiens pour se procurer les moyens de soulager son
peuple. Le neuvième jour après son départ, il rentra dans
le port de Gigelli en y rapportant l'abondance. Il avait
eu la bonne fortune de capturer plusieurs vaisseaux char-
gés de grains et de denrées de toute sortes, qu'il fit dis-
tribuer aux habitants. Ceux-ci ne cessaient pas de re-
mercier la Providence de leur avoir envoyé Kheïr-Eddin
dans des circonstances où ses secours leur étaient devenus
si nécessaires.
 
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