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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0148
cevoir de la bouche même du prophète, forma la réso-
lution de retourner à Alger (1). d
Bientôt, en effet, il donna l'ordre d'équiper tous ses
vaisseaux pour le transport des troupes à Alger. Cependant,
l'envie d'enlever d'abord Bougie aux Espagnols lui fit
changer cette disposition. Il fit dresser les tentes dans les
plaines voisines de Gigelli, et il se mit en marche avec
une colonne formidable, composée de Turcs et de Gi-
gelliens, pour assiéger les forteresses de Bougie et com-
mencer par là ses nouvelles entreprises. Il était déjà à
une journée de marche de Gigelli, lorsqu'il reçut une
ambassade de la part des Algériens, qui le suppliaient de
retourner dans leur ville, où l'accueil le plus empressé
lui était promis. Cette circonstance décida Kheir-Eddin à
renoncer au siège de Bougie, qui lui tenait tant à cœur,
et il se dirigea vers Alger, où il allait définitivement
fonder, sous le patronage de la Turquie, une régence
barbaresque qui tiendrait sa place dans les phases mé-
morables de la Méditerranée.
A dater de cette époque, la piraterie, organisée sur une
vaste échelle, causa d'affreux désastres à la marine mar-
chande des étals chrétiens, ce qui nécessita plusieurs
démonstrations de répression de la part de la Hollande,
de l'Angleterre et de l'Espagne. En 1611, une flotte, en-
voyée par cette dernière puissance, sous les ordres du
marquis de Sanîa-Crux, ravagea l'île de Kerkenna et, en
revenant, incendia la ville de Gigelii. La tradition locale
n'a conservé aucun souvenir de cet événement.
Depuis le départ de Kheïr-Eddin et l'attaque soudaine
du marquis de Santa-Crux, jusqu'en 1664, l'histoire de
(1) Razaouat de Sander-Rang.
lution de retourner à Alger (1). d
Bientôt, en effet, il donna l'ordre d'équiper tous ses
vaisseaux pour le transport des troupes à Alger. Cependant,
l'envie d'enlever d'abord Bougie aux Espagnols lui fit
changer cette disposition. Il fit dresser les tentes dans les
plaines voisines de Gigelli, et il se mit en marche avec
une colonne formidable, composée de Turcs et de Gi-
gelliens, pour assiéger les forteresses de Bougie et com-
mencer par là ses nouvelles entreprises. Il était déjà à
une journée de marche de Gigelli, lorsqu'il reçut une
ambassade de la part des Algériens, qui le suppliaient de
retourner dans leur ville, où l'accueil le plus empressé
lui était promis. Cette circonstance décida Kheir-Eddin à
renoncer au siège de Bougie, qui lui tenait tant à cœur,
et il se dirigea vers Alger, où il allait définitivement
fonder, sous le patronage de la Turquie, une régence
barbaresque qui tiendrait sa place dans les phases mé-
morables de la Méditerranée.
A dater de cette époque, la piraterie, organisée sur une
vaste échelle, causa d'affreux désastres à la marine mar-
chande des étals chrétiens, ce qui nécessita plusieurs
démonstrations de répression de la part de la Hollande,
de l'Angleterre et de l'Espagne. En 1611, une flotte, en-
voyée par cette dernière puissance, sous les ordres du
marquis de Sanîa-Crux, ravagea l'île de Kerkenna et, en
revenant, incendia la ville de Gigelii. La tradition locale
n'a conservé aucun souvenir de cet événement.
Depuis le départ de Kheïr-Eddin et l'attaque soudaine
du marquis de Santa-Crux, jusqu'en 1664, l'histoire de
(1) Razaouat de Sander-Rang.