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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0149
Gigelli ne présente aucun fait remarquable. Les habitants
alliés aux Turcs, et par faveur spéciale, puisque les autres
ports de la régence ne jouissaient pas du même privilège,
étaient autorisés à se livrer à la piraterie. Us s'étaient
retranchés dans la presqu'île, pour mettre le butin qu'ils
faisaient dans leurs courses à l'abri des tentatives des
Kabiles. Les côtes d'Espagne, de Provence et d'Italie,
souffrirent souvent de leurs déprédations, et, malgré les
précautions prises par ces populations d'allumer des feux
de cap en cap, pour signaler les voiles suspectes, les cor-
saires n'abordaient pas moins sur nos côtes, d'où ils en-
traînaient en esclavage tout ce qui était surpris, hommes,
femmes et enfants.
Vers 1662, les corsaires ayant outrageusement violé
les traités de paix et de commerce conclus avec la France,
Louis XIV envoya successivement dans la Méditerranée,
pour les poursuivre, le commandeur Paul, marin très-
redouté des pirates, les chevaliers d'Hocquincourl et de
Tourville, et, enfin, le duc de Beaufort, qui croisèrent
contre les navires algériens et leur causèrent de grandes
pertes sans pouvoir mettre fin aux hostilités. Le gouver-
nement français avait résolu de ne pas s'en tenir là, et
de tenter un établissement militaire au milieu même de
leur pays. Le meilleur moyen de réprimer l'insolence des
pirates africains était, en effet, d'occuper d'une manière
permanente un point du littoral d'où l'on pût surveiller
leurs mouvements, les tenir en crainte et, au besoin, faire
sur eux les mêmes courses qu'ils faisaient impunément
sur les autres,
Le cardinal Mazarin avait songé longtemps à ce projet,
et, plusieurs fois, il en avait entretenu Louis XIV, lui ré-
alliés aux Turcs, et par faveur spéciale, puisque les autres
ports de la régence ne jouissaient pas du même privilège,
étaient autorisés à se livrer à la piraterie. Us s'étaient
retranchés dans la presqu'île, pour mettre le butin qu'ils
faisaient dans leurs courses à l'abri des tentatives des
Kabiles. Les côtes d'Espagne, de Provence et d'Italie,
souffrirent souvent de leurs déprédations, et, malgré les
précautions prises par ces populations d'allumer des feux
de cap en cap, pour signaler les voiles suspectes, les cor-
saires n'abordaient pas moins sur nos côtes, d'où ils en-
traînaient en esclavage tout ce qui était surpris, hommes,
femmes et enfants.
Vers 1662, les corsaires ayant outrageusement violé
les traités de paix et de commerce conclus avec la France,
Louis XIV envoya successivement dans la Méditerranée,
pour les poursuivre, le commandeur Paul, marin très-
redouté des pirates, les chevaliers d'Hocquincourl et de
Tourville, et, enfin, le duc de Beaufort, qui croisèrent
contre les navires algériens et leur causèrent de grandes
pertes sans pouvoir mettre fin aux hostilités. Le gouver-
nement français avait résolu de ne pas s'en tenir là, et
de tenter un établissement militaire au milieu même de
leur pays. Le meilleur moyen de réprimer l'insolence des
pirates africains était, en effet, d'occuper d'une manière
permanente un point du littoral d'où l'on pût surveiller
leurs mouvements, les tenir en crainte et, au besoin, faire
sur eux les mêmes courses qu'ils faisaient impunément
sur les autres,
Le cardinal Mazarin avait songé longtemps à ce projet,
et, plusieurs fois, il en avait entretenu Louis XIV, lui ré-