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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0159

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les morts : « cette espèce d'inhumanité les éloigna plus
que nulle autre chose. »

Pendant ce temps, les Turcs s'approchaient de Gigelli
et avaient fait demander aux tribus le libre passage sur
leur territoire, pour venir combattre les chrétiens. Celles-
ci, fières de leur liberté, ne voulaient pas y consentir ;
mais un marabout très vénéré, nommé Sidi Hammoud,
prêcha la guerre sainte, fit valoir aux yeux des Kabiles
notre impiété et la profanation des cimetières musulmans,
comme des causes suffisantes d'hostilité. Entraînés par
l'éloquence du saint homme, les Kabiles décidèrent qu'on
accorderait passage au corps turc, et qu'on se joindrait
à lui pour attaquer le camp français.

Le duc de Beaufort et le comte de Gadagne ne savaient
rien de cette négociation ; mais ils n'ignoraient pas qu'un
corps nombreux de janissaires était sorti d'Alger. A la
première nouvelle du débarquement des Français, la
milice turque s'était rassemblée et mise en campagne. Il
n'y avait pas un moment à perdre pour presser les tra-
vaux de défense qu'on négligeait depuis deux mois, afin
de mettre les troupes en mesure de résister à l'orage qui
allait fondre sur elles. Mais les chefs de l'armée française
ne s'accordaient pas. Le duc de Beaufort n'aimait pas
Gadagne: naturellement soupçonneux, jaloux de son auto-
rité et incapable de recevoir un conseil, il s'était imaginé
qu'on lui avait donné un contrôleur importun de ses
actions en lui donnant Gadagne. Quelques personnes de
qualité, qui avaient suivi le duc et qui composaient son
conseil secret, aspirant à posséder toute sa confiance,
excitaient continuellement sa jalousie, au lieu de s'appli-
quer à la faire cesser.
 
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