Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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le secours de canon qui décida la retraite de Gigelli, M de
Gadagne examine la conduite du duc de Beaufort et ter-
mine ainsi : < Il me suflit que Votre Majesté conçoive par
tout ce que je lui dis, que M. de Beaufort, dans le com-
mencement, n'a pas assez bien jugé de la puissance des
Maures, et que, sur la fin, il a trop mal jugé de notre
impuissance; qu'après avoir vu faire tant de fautes par
la conduite d'une cabale qu'il avait trop écoutée, il n'a
pas voulu s'en voir convaincre pour triompher d'un
ennemi qu'il avait trop dédaigné. Qu'il a cru que, par son
éloignement, le mauvais succès des armes de Votre Majesté
ne serait plus que mon affaire, et qu'il n'aurait point de
part à ma honte.....

j Enfin, Sire, il ne m'importe pas que Votre Majesté croie
que M. de Beaufort a eu tort de quitter l'armée et de n'y
pas revenir; mais il m'importe que Votre Majesté con-
naisse que si le canon a été laissé, parce qu'on n'a pas
eu les instruments nécessaires pour les charger dans les
vaisseaux, c'est, ou la faute de M. Martel et des officiers
d'artillerie, ou de M. de Beaufort, ou du moins ce n'est
pas la mienne.....

» Je crois avoir prouvé que toute notre mauvaise for-
tune en Afrique, en 1604, a pris source en la dissension
qu'on a jetée entre M. de Beaufort et moi ; car j'ai fait
pour y remédier tout ce qui était de mon devoir. Pour
prouver cela, j'ai fait observer à Votre Majesté qu'on s'était
opposé à l'attaque de Bougie qui pouvait être forcée en
huit heures, et qu'on avait négligé les fortifications de
Gigery, où j'avais montré qu'on ne pouvait se maintenir
si l'on ne réparait la faiblesse de l'assiette par la force
des travaux. Que pour retenir M. de Beaufort à la tête