Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

de l'armée, contre l'ordre de Votre Majesté qui lui com-
mandait de croiser entre Bougie et Gigery, le sieur de
Clairville avait pronostiqué que les Maures étaient toujours
faibles, qu'ils ne recevaient jamais de secours des Turcs,
et que même ils n'en voudraient jamais recevoir. Que sur
ces mauvais pronostics, on avait laissé les lignes impar-
faites et qu'on avait négligé de mettre l'armée en état de
soutenir une attaque.....

j> Votre Majesté aura connu sans doute que tout mon
crime aurait été de n'avoir pas aquiescé à une proposition
que M. de Beau fort fit faire par M. de Clairville, d'aller
aux ennemis avec cinq cents hommes, d'avoir proposé en
même temps d'y aller avec des forces suffisantes, d'avoir
consenti ensuite d'y aller avec cinq cents hommes et de
n'avoir pas voulu signer la proposition de M. de Beau-
fort. J'ai allégué pour raison que les ennemis étaient
retranchés près de leur camp; que nous serions trop
faibles pour les attaquer; qu'on ne manquerait pas d'être
battu, et que ce malheur jetterait l'épouvante dans toute
l'armée : pour proposer d'y aller avec des forces suffisan-
tes, j'ai eu pour raison l'apparence d'un succès favorable
et l'espérance de donner du courage aux troupes.....

» Le canon n'a élé laissé que par manque, ou de temps,

OU de soins, ou de palans,, ou de caliornes...... Ce n'est

pas la faute de l'année, qu'en tant que la désobéissance
et la (erreur ont causé la précipitation de la retraite. Par
la désobéissance, je n'entends que la désobéissance du
service, et, par la terreur, que le désespoir du succès et
le désir de la retraite, que M. de Clairville avait fait naître
dans le cœur de ceux qui s'étaient trouvés susceptibles
de ce mouvement. Je remarque la négligence du service,