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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0209
Anglais, mes amis, ont délivré la terre de ceux qui
l'avaient envahie, et Dieu m'a ordonné de bien traiter les
Anglais et d'imiter leur exemple.? Plus tard, lorsqu'il arma
un bâtiment corsaire, il ne cessait de recommander à ses
marins de respecter les navires anglais. Ces faits seuls
démontreraient quelle était la main cachée qui poussait
le Bou-Dali à provoquer la révolte.
Quand l'agha de la garnison turque de Gigelli s'aperçut
du mouvement inaccoutumé qui régnait aux portes de la
ville, il était déjà trop tard pour l'arrêter. Un seul homme,
par l'influence qu'il exerçait sur les Kabiles, aurait pu
prévenir les graves événemenls qui allaient se produire:
c'était le chef de la famille religieuse des Oulad-Amokran,
fidèle allié des Turcs et leur plus ferme appui dans celle
contrée. Mais ce chef, Si Ahmed-el-Mekki, était mort de-
puis peu, et ses deux fils, auxquels le bey de Conslantine
venait d'êlre obligé de donner un tuteur, étaient, répé-
tons-le, encore jeunes, sans aucune expérience, et, par
conséquent, trop faibles pour agir d'une manière efficace.
Le Bou-Dali, assuré du concours des Kabiles, dévoila
ses projets ambitieux à ses auditeurs enthousiasmés, et,
conseilla de se débarrasser des Turcs oppresseurs, comme
les Égyptiens s'étaient débarrassés des Français, en leur
faisant une guerre acharnée. La faible garnison de Gigelli,
effrayée de l'audace et du succès de ce fanatique, jugea
prudent de ne pas résister; elle s'embarqua et s'éloigna
sans bruit. Celle de Colio ne tarda pas à imiter son exemple;
et il paraît même que celle de Bône se réfugia à Çons-
tantine, sur la seule nouvelle d'une prochaine attaque.
Son parti se grossit bientôt d'une foule considérable, et
les montagnards, séduits par son âpre éloquence et les
l'avaient envahie, et Dieu m'a ordonné de bien traiter les
Anglais et d'imiter leur exemple.? Plus tard, lorsqu'il arma
un bâtiment corsaire, il ne cessait de recommander à ses
marins de respecter les navires anglais. Ces faits seuls
démontreraient quelle était la main cachée qui poussait
le Bou-Dali à provoquer la révolte.
Quand l'agha de la garnison turque de Gigelli s'aperçut
du mouvement inaccoutumé qui régnait aux portes de la
ville, il était déjà trop tard pour l'arrêter. Un seul homme,
par l'influence qu'il exerçait sur les Kabiles, aurait pu
prévenir les graves événemenls qui allaient se produire:
c'était le chef de la famille religieuse des Oulad-Amokran,
fidèle allié des Turcs et leur plus ferme appui dans celle
contrée. Mais ce chef, Si Ahmed-el-Mekki, était mort de-
puis peu, et ses deux fils, auxquels le bey de Conslantine
venait d'êlre obligé de donner un tuteur, étaient, répé-
tons-le, encore jeunes, sans aucune expérience, et, par
conséquent, trop faibles pour agir d'une manière efficace.
Le Bou-Dali, assuré du concours des Kabiles, dévoila
ses projets ambitieux à ses auditeurs enthousiasmés, et,
conseilla de se débarrasser des Turcs oppresseurs, comme
les Égyptiens s'étaient débarrassés des Français, en leur
faisant une guerre acharnée. La faible garnison de Gigelli,
effrayée de l'audace et du succès de ce fanatique, jugea
prudent de ne pas résister; elle s'embarqua et s'éloigna
sans bruit. Celle de Colio ne tarda pas à imiter son exemple;
et il paraît même que celle de Bône se réfugia à Çons-
tantine, sur la seule nouvelle d'une prochaine attaque.
Son parti se grossit bientôt d'une foule considérable, et
les montagnards, séduits par son âpre éloquence et les