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brillantes promesses dont il berçait leur cupidité, accou-
rurent comme une nuée de sauterelles se ranger sous ses
drapeaux.

Dès lors, le cherif, s'érigeant en souverain, organisa
son petit royaume et perçut les impôts religieux. Un riche
burnous en drap vert, couleur dislinctive des cherifs,
remplaça le sordide vêtement de Derkaoui. Il s'était donné
pour lieutenant, avec le titre d'agi)a, gouverneur de Gi-
gelli, un homme influent de la tribu des Beni-Kaïd,
nommé Hamza-ben-Hamadouche. Le petit fortin génois
qui commandait la ville reçut une garnison placée sous
les ordres de deux de ses plus fidèles partisans. En pré-
vision des combats qu'il aurait à soutenir, il poussa même
la précaution jusqu'à former une ambulance à laquelle
étaient attachés deux hommes ayant quelques connais-
sances dans l'art de guérir les blessures et, de rebouter
les membres fracturés,

Un habitant de la ville, le koulougli Ahmed-ben-Der-
nali, ancien canonnier sur un corsaire algérien, devint
le chef de l'artillerie de la place. Ce même individu, qui
faisait alors le cabotage sur la côte, vendit au cherif, au
prix de mille réaux, un petit bâtiment de transport qui
fut pourvu de matelots armés et organisés militairement.

Afin d'impressionner davantage ses nouveaux sujets,
le Bou-Dali s'embarqua lui-même, annonçant avec em-
phase qu'il allait faire la course contre les chrétiens. Ses
actes de brigandage se bornèrent à surprendre dans les
eaux de l'île de Tabarque quatre bateaux de corailleurs
italiens, dont il ramena en esclavage les malheureux équi-
pages. Telle est la provenance des prétendus Français,
que l'on disait figurer dans les rangs des rebelles, et on
 
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