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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0212
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— 192 —

Malgré cet incident, le village de Djerah continuait à
être le rendez-vous de tous les hommes remuants, par
curiosité ou par amour du changement, qualités innées
dans le caractère africain : ceux-ci accouraient de tous
côtés pour voir et entendre le cherif qui nourrissait,
disait-on, les pauvres et se déclarait le protecteur des
populations opprimées. De nombreux visiteurs lui arri-
vaient ainsi de Constantine, de Bône, des pays de Setif
et de Bougie. Comblé d'offrandes, bien vêtu, bien nourri,
devenu le centre et le foyer des aspirations de tous les
fanatiques, Ben-el-Harche n'aurait peut-être demandé qu'à
vivre paisiblement avec sa belle maîtresse Yamina. Mais
les Kabiles commençaient à s'impatienter de son inaction
et à murmurer. A cette époque, le cherif entra en relations
avec un marabout du nom de Zebouchi, car c'est de sa
demeure de Djerah, et d'après les conseils de celui-ci qu'il
annonça pour la première fois son intention d'attaquer
Constantine, capitale de la province.

Pour l'intelligence des faits qui vont suivre, il faut re-
porter ses regards en arrière et examiner d'abord les
causes de haine qui s'étaient sourdement réunies dans
le cœur du nouveau personnage qui apparaît sur la scène.
— Osman-Bey, surnommé le borgne, homme d'un carac-
tère ferme et droit, exerçait depuis peu de temps le pou-
voir à Constantine, lorsqu'on lui apprit que Si Zebouchi,
marabout fanatique et ambitieux des enviions de Bedjas,
près de la petite ville de Mila, abusait de son influence
religieuse pour effrayer les populations, en prédisant des
désastres et des calamités que la présence des Turcs atti-
rerait sur le pays. Zebouchi s'était créé une grande ré-
putation de piété par sa vie ascétique ; les Kabiles avaient
 
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