Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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tambourins, commencèrent à éveiller l'attention du public
en chantant en cœur les vieilles rapsodies mystiques des
premiers siècles de l'islamisme, pour raviver les sentiments
religieux et l'amour de la guerre :

J'ai monté les chevaux de sang les meilleurs, et je suis venu sur cette
colline bien connue. Je veux traverser l'ennemi et le retraverser.

J'ai vu la mort sur les poitrines des ennemis. Quand nous prendrons
la lance pour le combat, combattez avec la lance et le glaive.

Est-ce que les hommes ne vivent pas de guerre? Si l'ennemi marche
contre nous, nous nous rencontrerons et nous briserons nos têtes les
unes contre les autres.

Ne savez-vous pas que je suis le guerrier éprouvé, et que de l'est à
l'ouest on connaît mes faits d'armes?

Combien de guerriers au maintien orgueilleux, à ma vue ont jeté bas
les armes et ont pris la fuite.

Ma voix retentira tellement devant l'ennemi, que les montagnes et les
sables en trembleront.

Je suis courageux, et les plus courageux me fuient. Le lion ne se compare
pas aux hommes.

Je donnerai des coups plus dangereux que le poison, et je porterai aux
ennemis une atteinte plus douloureuse que la brûlure du charbon ardent.

Je ferai une journée dont on parlera à tous ceux qui resteront sur la
terre après ma mort.

De tous côtés, je percerai les bataillons et je joncherai le sol des têtes
de nos ennemis, que je laisserai par terre comme des œufs d'autruche.

Réjouis-toi, ô prophète de Dieu! car demain je ferai boire nos ennemis
à la coupe brûlante.

C'est là que se produisit le prétendu miracle qui frappa,
au suprême degré, l'imagination des Kabiles réunis en