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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0227

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a été appelé depuis Ël-Mahraz, le mortier, parce que nous
y avons pilé et broyé les Turcs comme on pile le sel. »

Les hommes laissés au camp d'El-Milia, attaqués de
leur côté, abandonnèrent le camp. Les Kabiles ramassè-
rent les dépouilles des vaincus ; les drapeaux, l'artillerie,
les tentes, les armes, les vivres et tous les bagages de la
colonne restèrent entre leurs mains. Quelques soldats du
Bey, échappés à la mort, furent dépouillés, abandonnés
dans ces montagnes, ou rançonnés plus tard (1).

Au milieu de ce carnage, lorsque Osinan-bey s'enfonça
dans le gouffre bourbeux de Bou-R'eddar, au pied d'un
contrefort nommé Drieb el-mal, le marabout Zebouchi,
comme un vautour affamé, s'abattit l'un des premiers
sur son corps et le perça de coups. Par ses prédications
fanatiques, il avait inculqué à tous ses partisans ce degré
d'exaltation qui se manifeste par une folie bestiale, une
rage de luer uniquement pour apaiser une sorte de fièvre
de sang. Aussi le carnage fut-il épouvantable; plus de deux
mille Turcs et un nombre bien plus considérable de cava-
liers arabes auxiliaires périrent dans cette catastrophe.

Ainsi qu'il se l'était promis, rapporte la tradition, Ze-
bouchi posa le pied sur l'œil borgne d'Osman, puis lui
fit couper la tête qu'il envoya au cherif Ben-el-Harche,

(1) Un \ieux Koulougli qui avait pris part à cette campagne me racon-
tait un jour le tait suivant :

« Lors de l'expédition d'Osman, j'étais chargé des chiens que nous
emmenions d'habitude avec nous en campagne, pour les placer sur les
faces du camp, dont la garde de nuit m'était confiée. C'est grâce à mes
chiens, qui ne connaissaient que moi, que je revins sain et sauf du camp
d'El-Milia à Conslantine. Us se tinrent à mes côtés pendant tout le temps,
et, protégé par eux, j'eus le bonheur d'échapper aux nombreuses bandes
de Kabiles qui dévalisaient et assommaient mes camarades le long de la
route. »
 
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