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— 222 —

C'était, m'a-t-on répondu, parce que le Pacha tenait à ce
que tous les produits de la côte arrivassent sur le marché
d'Alger. Cela nous ferait supposer que le monopole du
commerce ayant été vendu à quelque négociant de cette
ville, comme cela eut lieu, par exemple, en faveur de la
maison juive des Bakri, pour l'exploitation des forêts, le
gouvernement avait intérêt à le favoriser, même par des
moyens de pression, afin d'avoir le droit d'exiger, à son
tour, des redevances plus larges.

Peut-être encore faudrait-il en rechercher les causes
dans les relations politiques existant alors entre Alger et
Tunis. Il y aurait eu utilité, dans ce cas, à ne pas laisser
écouler les produits du pays vers un port voisin d'une
régence rivale. Le passage suivant, d'une autre lettre de
l'oukil-el-hardj au même Si Mohammed Amokran, pour-
rait venir à l'appui de cette opinion :

« Envoyez-nous la totalité de vos sandales; qu'aucune
d'elles n'aille à Tunis ; car si nous apprenons qu'un des
patrons de sandale s'est rendu à Tunis, il n'aura qu'à
s'en prendre à lui même de ce qui lui adviendra. »

Une autre lettre du même personnage est conçue en
ces termes :

« Louange à Dieu unique.

« A notre fils Si Mohammed Amokran, marabout de
Gigelli.

« Nous vous informons par ce qui suit, ô notre excel-
lent fils, qu'il faut que vous nous envoyiez les sandales le
plus tôt possible. Celle d'entre elles qui ne sera pas calfatée,
ordonnez qu'elle le soit immédiatement et qu'elle mette à
la voile. Que ceux qui ont de la cire et des peaux les ap-
 
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