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— 231 —

de la population, n'ayant préparé aucune défense, avait
fui, prirent rapidement, sur la crête des collines voisines,
une position qui assurait la possession de la ville et du
port.

La correspondance du maréchal de Saint-Arnaud, alors
capitaine au bataillon de la légion étrangère qui s'em-
para de Gigelli, nous fournit, sur cette première journée,
quelques détails intimes que nous n'hésitons pas à repro-
duire ici :

« Gigelli, le 14 mai 1839.

« Nous sommes à Gigelli, entrés sans coup férir, sans
brûler une amorce et après un débarquement des plus
maladroits; car si nous avions trouvé de la résistance,
nous nous serions fait abîmer. Les barques de débarque-
ment ont touché et sont restées engravées sous le feu de
la place. Ennuyé de cette ridicule position, je me suis
jeté à la nage avec ma compagnie, nous avons marché
quelques toises dans l'eau et avons pris possession de la
ville. A peine à Gigelli, j'ai été dirigé en avant de la
ville, à environ un quart' de lieue, pour prendre position
sur une ligne de monticules. J'y ai été reçu par une
belle et bonne fusillade qui nous a tué quelques hom-
mes. J'ai de suite fait faire des petits parapets en pierre
sèche, en terre et en feuilles de figuier de barbarie pour
mettre les hommes à l'abri.

» Toute la journée, nous avons tiraillé et canonné. Les
Kabiles se montraient environ cinq ou six cents... On
nous en promet cinq ou six mille pour ce soir. La nuit,
ils nous ont laissés tranquilles... Au moment où je t'écris,
(neuf heures du matin), de grandes colonnes blanches
 
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