Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

eut lieu, en effet, mais elle fut sans importance ; deux
groupes de Kabiles, qui paraissaient n'être composés que
d'environ 200 hommes chacun, se présentèrent en avant
du fort Horain et du fort Duquesne. Quelques coups de
canon suffirent pour les éloigner.

L'élat des travaux de défense était fort avancé le l3r
juin : le fort Duquesne, armé de deux pièces de 12, était
entièrement revêtu ; il renfermait une baraque pour une
compagnie et une maison pour les officiers. Le fort Ste-
Eugénie pouvait résister ; la redoute Galbois avait été ar-
mée de deux pièces de 4, et on travaillait toujours à en
perfectionner les moyens de défense ; elle renfermait une
baraque pour le logement d'une compagnie. Le fort
Horain, placé en avant sur une crête rocheuse, était
construit en maçonnerie ; un chemin couvert le reliait
au fort Galbois.

En arrière de cette ligne, on avait relevé le mur d'en-
ceinte de la ville, et transformé en poudrière la tour gé-
noise. Une nouvelle batterie, destinée à battre la rade et
la petite plaine qui s'étend au sud-est de la ville, était
en construction. Dans la ville même, on avait établi,
sous le nom de Kasba, une sorte de réduit ; une an-
cienne mosquée, transformée en hôpital, pouvait recevoir
50 ou 60 malades ; enfin des magasins, loués aux pro-
priétaires indigènes, avaient été aménagés pour les be-
soins des services administratifs.

Pendant la nuit du 2 au 3 juin, une vive fusillade s'en-
gagea sur tout le développement des positions du Djebei-
Aïouf. Dans la journée précédente, une reconnaissance
conduite dans la direction du cap Gavallo, à l'ouest de
la ville, avait permis de constater la réunion d'un grand