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nocturne de leurs frères.. Le rocher sur lequel se passa
ce fait d'armes a, depuis, porté le nom du colonel Pi-
couleau.

Une garde urbaine indigène, d'un effectif d'environ 80
hommes, fut organisée vers cette époque, dans le but de
donner quelque repos à nos soldats, que les fièvres
avaient considérablement affaiblis (1). Chaque indigène
recevait un salaire de 1 franc par jour; mais il fallut
bientôt les licencier, parce qu'ils faisaient leur service
avec mollesse et nonchalance, et qu'ils étaient, en ré-
sumé, de très mauvais soldats devant l'ennemi.

Les Kabiles, bien que leurs attaques fussent de moins
en moins fortes, ne cessaient pas d'inquiéter la place de
temps en temps; mais ils se lassaient de leurs tentatives,
qui ne leur offraient aucun résultat. A l'embouchure de
la petite rivière, ils avaient construit une grande baraque
en chaume qui leur servait de poste avancé pour surveil-
ler les mouvements de la garnison. Du fort Duquesne, on
leur lançait quelques obus chaque fois que les groupes
paraissaient plus nombreux que d'habitude. Le bateau à
vapeur le Crocodile, de passage un jour à Gigelli, au
moment où un rassemblement se formait autour de la
baraque, s'approcha de la plage et canonna avec tant
d'à-propos, que depuis les Kabiles n'osèrent plus prendre
cet endroit pour point de réunion. Pendant quelques
mois, la tranquillité régna autour de la place; on en pro-

(1) Les causes de ces maladies, qui firent de nombreuses victimes dans
la garnison, provenaient des travaux que nos soldats exécutaient sans
relâche pour approprier la ville et assainir, par des fossés d'écoulement,
le marais sur lequel le nouveau Gigelli est construit aujourd'hui, d'où s'ex-
halaient des miasmes délétères.
 
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