Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

c les fait chasser (les Berbères) de la Syrie par les Israé-
c lites après la mort de Goliath (1), et il s'accorde avec
« El-Massoudi à les représenter comme s'étant enfuis
c dans le Maghreb, à la suite de cet événement. Ils
€ avaient voulu rester en Egypte, dit-il; mais ayant été
« contraints par les Coptes à quitter ce pays, ils allèrent
c à Barca, en Ifrîkia et en Maghreb. Ayant eu à soutenir
« dans ces contrées une longue guerre contre les Francs
€ et les Africains, ils les obligèrent à passer en Sicile,
c en Sardaigne, en Minorque et en Espagne. Ensuite, la
« paix se rétablit, à la condition que les Francs n'habi-
« teraient que les villes du pays. .. »

Nous n'avons pas besoin de faire remarquer la contra-
diction qui existe entre les deux passages que nous ve-
nons de rapporter. Dans le premier, les Berbères seraient
les plus anciens habitants du Maghreb ; d'après le second,
ils auraient eu à soutenir, dès leur arrivée dans ce pays,
une longue guerre contre les Francs et les Africains,
qui s'y trouvaient avant eux et qu'ils auraient fini par
vaincre. Nous devons ajouter, pour être juste, que la
première assertion seule est d'Ibn-Khaldoun ; c'est El-
Bekri qui se rend l'éditeur de l'autre; il est seulement
cité par l'historien des Berbères.

Or, nous croyons, comme El-Bekri, que les Berbères,
quelle que soit d'ailleurs la nation dont ils proviennent,
sont venus de l'Orient en Afrique, y ont trouvé des
devanciers, et nous pensons, de plus, que c'est à ces de-
vanciers que l'on peut attribuer les tombeaux qui nous
occupent.

(1) David tua Goliath 1058 ans avant J.-Ch.