Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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ceux-ci reçurent-ils les nouveaux habitants en amis ou
en ennemis? C'est ce qu'on ne saurait dire dans l'état
acluel de nos connaissances (2). Toutefois, comme il
pourrait se faire que la ville de Tingis exisiât dès-lors,
— les historiens perdent son origine dans la nuit des
temps, '— il y a lieu de penser que la contrée était déjà
plus ou moins peuplée et qu'il y aura eu lutte, mort
d'hommes et tombeaux dès les premiers pas de nos
aventuriers. Vainqueurs ou vaincus, — vainqueurs sans
doute, — les Celles se répandirent dans la contrée ; et
bientôt d'autres tribus de leur nation, — peul-êire appe-
lées par eux, — vinrent les rejoindre. — Alors, ils durent
s'avancer vers l'est, en suivant principalement les bords
de la mer, — traversant la rivière que les Romains ont
connue sous un nom qui s'est perpétué jusqu'à nous
presque sans altération (2;, et, après s'être solidement
établis sur le littoral, ils ont dû passer les monts et éten-
dre leurs colonies vers le midi.

Ici, surgit une nouvelle question géographique. — On
a trouvé de leurs tombeaux jusque dans une zone acluel-
ment inhabitable, et ces tombeaux sont en nombre assez
considérable, pour qu'on puisse supposer qu'une grande
quantité d'individus y vivaient, ou, lout au moins, qu'il
s'y est livré des combats fort meurtriers (S). — Si l'on
songe au temps reculé où ces événements se passèrent, et

(1) N'y avait-il pas alors déjà, dans le pays, les gens qu'El-Bekri appelle
les Africains?

(2) Molochaih ou Moulouchath. la moderne Moulouïa. Ce nom, attribué
assez générait ment à la langue phénicienne, ne pourrait-il pas tout aussi
bien provenir de celle des telles?

(3) Voir, plus haut, ce qui a trait au mémoire de M. de Boyssoa.