Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

D'après Solin (I), vingt compagnons d'Hercule (Nabu-

chodonosor pour nous) auraient quitté leur chef el fondé la
ville d'Alger, à laquelle ils donnèrent un nom exprimant
simplement leur nombre, îkosion (2j, mot grec (jui prou-
verait qu'il y avait aussi des gens de cette nation dans
l'armée du conquérant.

Toujours est-il qu'il dut rester en Afrique une partie
quelconque des soldats du héros.

Le passage de gens aussi belliqueux que ceux dont il
s'agit n'a pas dû s'effectuer sans conflits sanglants, dans
lesquels les Celles, moins bien armés, moins avancés
dans l'art de la guerre que les Oiienlaux, ont dû suc-
comber, affaiblis d'ailleurs qu'ils devaient être par leurs
combats précédents avec les Kauanéens. — C'est donc à
partir de ce moment que nous plaçons leur disparition
comme peuple.

Déjà abï-oi bés en partie dans les peuplades qui avaient
fait les irruptions précédentes, leurs mœurs, leuis usages
avaient ceilainemen! subi de profondes altérations busqué
les Carthaginois s'emparèrent des cèles, et firent même
plusieurs établissements dans l'intérieur dis terres. Ce
qu'il en resta, ne forma plus que quelques tribus perdues,
noyées au milieu des autres races venues plus récem-
ment. Dès lors, leurs mœurs, leurs usages furent aban-

toires, que ce conquérant aurait parcouru l'Afrique du nord, sans y
rester, non plus qu'en Egypte.

La prise de Jéius;tl. m par Nabuchodonosor eut lieu, suivant les uns en
587, suivant d'autres en 584 a vain notre ère.

(1) C. J. Solini Pulyhistur, cap. xxvi.

(2) Les Grecs n'expriment pas le mot vingt par ikosi, mais par eikosi;
touttfois, il a été reconnu qu'ils confondent souvent ces deux manières
de l'écrire.