Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

Heure de la plate-forme, à l'ouest, sont (aillés trois augets
carrés (celui du milieu est le plus grand), qui communi-
quent entre eux par deux canaux moins profonds que les
augets et ayant dix centimètres de largeur; sur les côtés
de l'augel supérieur, se trouvent deux trous qui devaient
servir à recevoir des pieux ou des mâts de pavillon (1)
(ils ont sept centimètres de diamètre). Dans la partie infé-
rieure du dolmen, sont entaillées des marches d'escalier
pour monter sur la plate-forme. — Dans les environs,
on voit quelques menhirs ou pierres levées assez frustes.
— Ce dolmen ne peut avoir été érigé par une petite
fraction de la population, car il est très-important; il
pouirait bien être un temple élevé par les Gaulois, etc.

Cette description est signée par M. le commandant
Bernard, qui ne donnerait à ce monument qu'un peu
plus de deux cents ans avant notre ère. — A notre avis, le
dolmen dont il s'agit est plus antique; il doit remonter
au temps où les Celtes, envahisseurs, ont été tout puis-
sants dans l'Afrique du nord ; nous en lirons la preuve
dans celle phrase même de M. Bernard : s ce dolmen ne
» peut avoir été érigé par une petite fraction de popula-
» tion. » Or, deux cents ans avant J.-Ch., les Celtes,
devenus indigènes, ne formaient plus que des fractions
éparses, sans cohésion, et incapables d'élever un pareil
monolithe.

Les citations qui précèdent nous paraissent suffisantes
quant à ce qui concerne l'Algérie; nous avons mentionné
précédemment ce que disent les auteurs, des monuments

(1) H nous semble que ces trous ont pu également servir à de tous
autres usages.