Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

» avaient envahi la Libye par les trois presqu'îles de
» l'Europe dans la Méditerranée. Les uns, arrivés par
» l'Espagne, s'élaient établis flans toute la contrée qui
» forme le Maroc actuel ; les 'autres, après avoir traversé
d l'Italie et la Sicile, s'élaient abattus sur la Numidie, pays
» où ils ont laissé tant de traces. Enfin, d'autres étaient
» sans doute venus de la Grèce avec les Pelasges, si
» même ils ne doivent pas être confondus avec ceux-ci ;
» puis, ceux de la Numidie, se réunirent aux Pelasges
i> pour conquérir la basse Egypte.

» On objectera qu'on ne trouve de dolmens ni en Ita-
i lie, ni en Grèce. On peut répondre à cela que les
» Tamebou ne firent que traverser ce pays sans s'y éta-
» biir... » (Ouvr. préc, p. ÇIS-)

Pour nous, celte objection est tellement péremploire,
qu'elle ne nous permet pas, à notre grand regret, de
partager l'opinion du docte général sur le passage des
Tamebou, Kimri, ou, — mieux, — Celles, en Italie et en
Grèce, lors de leur migration en Afrique. — Notre sup-
position d'une ou de plusieurs irruptions successives par
la langue de terre qui réunissait peut-être alors les deux
continents (ou par le détroit, s'il existait déjà), puis la
marche progressive des arrivants vers l'est, nous parais-
sent les seuls faits possibles à l'époque où nous les pla-
çons, d'accord en cela avec M. le général Faidherbe. Ce
n'est, en effet, que bien des siècles plus tard, que les
Gaulois, descendants des Celles, nos ancêtres, firent leurs
premières incursions en Italie, y fondèrent des grands
établissements, des villes (Milan, Bresse, Vérone, etc.),
puis deux cents ans après saccagèrent Rome sous les
ordres de lirennus. — Après la défaite de l'armée de ce