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L'indigène du Tell change de campement cinq ou six
fois durant l'année. Au printemps, il se rapproche des
pâturages ; en été, des moissons ; en hiver, il fuit la
montagne trop froide; en automne, il va surveiller les
jardins potagers. Quelquefois, on s'éloigne d'un homme
dont on est instinctivement jaloux ; d'autres fois, la femme
veut aller rejoindre un amant qui campe avec une autre
fraction, et trouve, pour persuader son mari, des pré-
textes irrésistibles.

L'indigène nomade change de campement tous les
jours, si tel est son bon plaisir. L'hiver, il s'enfonce dans
les solitudes sahariennes, loin du Tell corrompu et des
sultans maudits. Comme l'oiseau du ciel, il ne laisse
point de traces derrière lui. Chaque jour voit abattre sa
tente, et les vapeurs légères qui, du fond des vallées, s'élè-
vent le matin, en effacent la faible empreinte bien avant
que le nomade se soit arrêté de nouveau.

Au printemps et en été, le nomade gagne le Tell et les
vertes campagnes; mais ce n'est pas sans jeter un regard
de regret vers le Sahara bien-aimé.

Le plus jeune, peut-être,
Demande en regardant les lieux qui l'ont vu naître,
Quand viendra ce printemps, par qui tant d'exilés,
Vers les lieux paternels se verront rappelés.

C'est l'hiver, qu'il faudrait dire pour le nomade ; mais
nous n'avons pu résister au désir de citer ces vers tou-
chants, qui peignent si bien les regrets qu'inspire une
patrie absente.

Entre les nomades et les Arabes telliens, il y a tout un
monde d'idées différentes.

Le nomade est pasteur; le Tellien est laboureur.
 
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