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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0432
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_ 442 —

Mahomet, en consacrant la polygamie, a fait une part
trop largejiux plaisirs sensuels.

La polygamie plonge l'homme dans la volupté éner-
vante de l'amour inférieur, où s'étiolent son génie pro-
gressif, sa volonté et sa bonté naturelles. Tous les peu-
ples polygames sont voués à l'immobilité.

La polygamie condamne la femme à une éternelle
tutelle, à une vieillesse anticipée ; frêle et débile, elle n'of-
fre qu'une très-courte époque de plaisirs au mari qui la
répudie ou la néglige. Le père de famille est réduit à
gouverner avec une autorité absolue.

Il n'y a plus, dans le mariage, égalité, amitié, société,
parce que le mari ne peut également partager son cœur.
Les rivales ne peuvent s'accorder entre elles.

Ce sont continuellement des cabales, des divisions, des
intrigues domestiques.

Tous les enfants d'une femme ont autant de marâtres
que leur père a d'autres femmes.

Chacun épouse les intérêts de sa mère et regarde les
autres femmes comme des étrangères et des ennemies.

Les femmes délaissées sont entraînées, par une pente
irrésistible, vers l'adultère qui fait naître des drames ter-
ribles et détruit l'harmonie de la famille.

La raison tirée du climat pour justifier la polygamie
n'est pas suffisante.

L'histoire nous montre que tous les peuples ont pra-
tiqué la polygamie aux époques de barbarie, puis l'ont
abandonnée ensuite, à mesure que la religion et la phi-
losophie les soumettaient à leur empire. Le progrès en-
traîne toujours après lui un cortège de privations et de
luttes, chaque échelon gravi dans la voie du devoir coûte
 
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