Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Les récils de la veillée n'ont pas toujours la verve, l'en-
train des anecdotes que nous venons de citer.

Les conteurs élégants sont ceux qui ont étudié dans les
zaouïas ou écoles musulmanes; mais ceux-ci ne se pro-
diguent guère, n'aimant pas, selon le dire d'Horace, jouer
de la lyre devant des ânes.

Ils aiment à raconter des histoires légères, de vieilles
légendes dont le fond est le même en tous pays.

Le docteur Perron a réuni un nombre considérable de
propos joyeux, sous ce titre : Femmes arabes, avant et
depuis Vislamisme. Nous ne ferons à cet ouvrage qu'un
emprunt; celui d'une causerie d'Aïcha, la femme bien-
aimée du Prophète.

Onze femmes se trouvaient réunies.

Elles convinrent entre elles et jurèrent de se dire fran-
chement, et sans rien dissimuler, ce qu'étaient leurs ma-
ris. Une d'elle prit donc la parole : a Mon mari, dit-
elle, c'est une viande de lourd chameau : grimpé et
juché au sommet d'une montagne d'âpre et difficile accès
(laid et inabordable), maigre et sec, on ne lui trouverait
pas un brin de moelle dans les os. »

La deuxième reprit : « Mon mari, à moi, je ne devrais
réellement pas vous en rien retracer. En parler seule-
ment me répugne, et, pour le résumer en un trait, je
vous dirai qu'il a touîes les hontes du corps et toutes les
hontes de l'àme. »

La troisième continua : « Mon mari ! animal intraita-
ble. Que je lui réponde une parole, vite il me menace de
me répudier; que je me taise, il me tient comme portée
sur la pointe nue d'un fer de lance. »
 
Annotationen