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Le prix du sang, ou loi du lalion, est la seule justice
que l'opinion publique approuve ; non pas le prix du
sang considéré comme la juste indemnité d'un dommage
causé ; mais le prix du sang d'une manière absolue et
quelles que soient d'ailleurs les circonstances dans les-
quelles la blessure ou la mort ont été données.

L'homme, attaqué dans sa demeure et qui tue pour
protéger sa famille, est tenu de payer le prix du sang#
C'est la triste nécessité d'une sociélé sans frein.

Dans les montagnes particulièrement, il y a des in-
demnités non payées et revendiquées d'année en année.
Les enfants se transmettent religieusement des morceaux
d'os, des balles de plomb, des pierres, destinées à attester
la validité des revendications.

La société indigène n'admet pas la poursuite du crime
ou délit, afin d'obtenir l'amendement moral, ni même
comme droit de se venger ; c'est à ses yeux une simple
question d'utilité ; comme dans la loi burgonde, elle cher-
che à mettre des obstacles aux vengeances particulières.
Les indigènes disent : c Le sultan est chose facile à gou -
verner; l'homme, l'individu est capable de tous les crimes.»

En pays indigène, le témoignage n'est pas un guide :
il est presque toujours un danger. La connaissance des
haines de famille, des assassinais antérieurs et quelque-
fois des déportemenls amoureux, est essentielle pour
qu'une instruction puisse arriver à réunir quelques preu-
ves juridiques à peines concluantes. Aussi, les chefs in-
digènes pourraient-ils souvent éclairer les investigations
de la justice ; mais malheureusement ils participent aux
vices de la nation. En effet, les mœurs que nous ve-
 
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