Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 488 _

petit tertre et situé non loin d'un chemin fréquenté. Les
passants s'arrêtent et questionnent le fossoyeur :

— Qui donc est mort?

— Mohammed, le fils de Messaoud !

— Que Dieu ait son âme !

Les plus curieux s'asseyent et demandent comment il a
succombé, quels remèdes ont été employés ; puis ils
échangent quelques-unes de ces graves pensées qui nais-
sent à la vue d'une tombe.

Humble et soumis quand la Providence le frappe, le
musulman respecte ses décrets, courbe la tête et prie.

Ces cimetières, sans clôture, loin des hahilations, isolés
au milieu de la campagne déserte, ont fait naître la pen-
sée que les musulmans n'avaient point le respect des
morts. Il est vrai qu'ils n'écrivent point de phrases men-
teuses sur des mausolées richement décorés; ils ne plan-
tent ni arbres, ni jardins symétriques : les morts ne sont
pas oubliés cependant, Ils sont là, prés du douar dont ils
font encore partie.

Le soir, les vieillards, assis près des tombes, parlent
des choses du passé et de ceux qui ne sont plus.

Les musulmans sont bien plus familiarisés avec l'idée
de la mort que nous ne le sommes. Chaque jour, la mort
visite le douar, et, tandis que dans nos contrées, et dans
un grand nombre de familles, les enfants n'ont jamais vu
de cadavres, et que plusieurs arrivent à l'âge de vingt
ans sans avoir jeté les yeux sur cette masse inerte si
pleine d'enseignements, tous les enfants arabes ont envi-
sagé l'homme inanimé; ils n'ont point de crainte supers-
titieuse en voyant un homme mort.

Nous autres, nous nous installons si bien, nous comp-
 
Annotationen