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— A9o —

» moine, disent-ils, doit appartenir aux mâles, à l'exclu-
» sion des filles. Pourquoi celles-ci hériteraient-elles,
» puisqu'elles doivent passer dans une autre maison ? Le

> mâle est seul apte à hériter, puisqu'il est seul destiné

> à habiter ie patrimoine, sa seule propriété, sa seule

> ressource. »

Les mâles partageaient donc le patrimoine entre eux;
mais la nécessité de la défense commune, l'obligation de
s'associer pour cultiver un sol souvent ingrat, l'extrême
jeunesse de certains coparlagcanls, maintenaient les do-
maines à l'éiat d'indivision. Les mariages venaient ensuite
nécessiicr la construction de demeures séparées, quoique
attenantes entre elles; et la maison devenait alors une
sorte de village habité par une collectivité dont tous les
mâles étaient parents entre eux.

Lorsque des nécessités politiques, lorsque la mise en
œuvre des agents de production, ont amené la réunion
de plusieurs familles berbères sur un même point, les
grands traits que nous avons indiqués : exclusion des
filles du partage des terres, groupement de la descen-
dance mâle, indivision du domaine rural, ont été conser-
vés. C'est ainsi qu'au sein de cités populeuses, les frac-
tions de même origine sont séparées par des murailles
constituant de véritables remparts, et que chacune de ces
fractions est divisée en groupes, liés entre eux par l'in-
fluence de la consanguinité, distincts, quoique identi-
ques, dans leur composition.

Chez les Arabes, chez les pasteurs, les institutions sont
plutôt des mœurs que des lois, elles n'ont point de fixité;
la passion, les nécessités momentanées, les ont fait va-
rier suivant le temps et les lieux. Chez les Berbères, au
 
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