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— 521

fenêtre. Les passanls, pressés par le soin des affaires ou
des plaisirs, n'obtenaient d'elle qu'un regard indifférent*
lorsque, tout à coup, elle vit apparaître un jeune homme
d'une ravissante beauté.

Ils se virent et s'aimèrent. — Dans les contes orientaux,
un regard a toujours sutïi pour faire naître ce phéno-
mène. Mais comment satisfaire une passion combattue
par tant d'obstacles.

Je veux croire qu'Eve, aux premiers jours, éprouva
quelque embarras pour tromper son mari; mais de-
puis...... Bref, les obstacles furent surmontés et l'amour

des deux amants s'accrut des périls communs.

Le mari cependant ne larda pas à s'apercevoir que sa
femme, très-belle et très-aimée, languissait, semblait dis-
traite, soucieuse, et ne lui rendait plus que de rares cares-
ses, hélas! et de si mauvaise grâce, qu'elles étaient pour
lui la cause d'une tristesse plus profonde encore.

— Vous ne m'aimez plus, ma mie !

— Moi ! je ne fais que cela. Dieu ! que je suis malheu-
reuse! Vous êtes un monstre d'ingratitude; cl la femme
se mit à pleurer.

Nous les avons tous connus, ces pleurs de crocodile.

Prosterné aux pieds de sa femme, le malheureux disait
toutes sortes de tendresses de sa voix la plus douce, ce
qui achevait de le rendre insupportable et, de plus, ri-
dicule.

Poussé à bout, le mari parla de se livrer à de terribles
représailles. Les musulmans ne rient point de ce péché
dont pouffaient nos aïeux, à ce que prétend de Musset.

— Vous me trompez, s'écriait-il.

— Je vous jure que cela n'est pas, disait l'autre.
 
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