Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Nous ne pourrons pas nous étendre ni multiplier les
délails; mais nous nous efforcerons de dire l'essentiel.

DE LA PROPRIÉTÉ EN ALGÉRIE

Pour se rendre un compte exact de la question, il faut
l'étudier pour chacune des provinces, cl même quelque-
fois dans les diverses localités de la même province; il
faut rechercher ce qui se passait sous les gouvernements
qui nous ont précédés, comment les tribus se sont éta-
blies sur le sol, l'origine des tilres qu'elles ont entre les
mains, quelle était la doctrine des Turcs, nos prédéces-
seurs, et enfin quels sont les droits qu'ils nous ont
transmis.

En effet, en recevant la soumission des tribus, il a été
souvent explicitement, toujours implicitement, stipulé que
nous prenions, quant à la possession du sol, les choses où
les avaient laissées à leur chute les anciens domina-
teurs que nous venions remplacer.

CONSTITUTION DE LA PROPRIÉTÉ

A l'époque de l'invasion arabe, se trouvaient à la fois
sur le sol :

1° Les Mahals ou Djouarfs 'nobles), chefs de l'invasion
et possesseurs du sol par droit de conquête;

2° Les hordes arabes ou Chaouïas, que les Mahals
avaient à leur suite, et qu'ils établissaient dans les plaines
abandonnées par les populations refoulées;

o° Les Berbères ou Kabiles, premiers habitants du
pays, qui se réfugièrent dans les montagnes.

Les Mahals donnèrent le pays qu'ils venaient de con-
quérir aux tribus arabes, qui éprouvèrent d'abord quel-