Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Dans les pays de montagne, au contraire, les bois et
forêts sont l'objet d'appropriations distinctes, résultant
de la notoriété publique et même d'actes régulièrement
dressés.

Certains arbres, tels que le cbêne bellotte et le frêne,
sont relevés sur ces actes, avec les indications les plus
minutieuses. Les cantons boisés ayant une réelle impor-
tance au point de vue forestier, sont tous grevés de droits
d'usage qui sont l'achèvement des baux de toute nature,
la liberté des industries forestières, le1 parcours, etc., etc.

Prairies

Quelque chose de semblable a lieu pour les prairies,
qui ont toujours et partout été laissées en commun pour
le pacage des troupeaux, sauf le cas où des particuliers
y font un travail spécial d'irrigation ou autre. Ce travail
leur assure alors, devant la justice musulmane, l'usufruit
pendant une année du terrain qu'ils ont préparé. Ces
individus ont même le droit de continuer l'exploitation
l'année suivante; il arrive ainsi qn'ils se perpétuent sur
ces terrains, et qu'à la longue ils finissent par en être
considérés comme propriétaires.

Chez les tribus de montagnes, les mêmes faits ont lieu;
seulement il est deux observations importantes à signaler :
c'est que les propriétés domaniales et communales, à
l'exceplion des grands bois, sont excessivement rares.
Cela s'explique autant par l'étal d'insoumission presque
complète, dans lequel ces tribus se trouvaient au temps
des Turcs, et la politique que ceux-ci suivaient à leur
égard, que par la rareté des terres labourables dans la
montagne. En second lieu, il faut remarquer que les po-