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Cet état, qui était si favorable à l'extention et à la
transformation graduelle des cultes, explique com-
ment la déesse carthaginoise primitive, Tanit, put à
la suite des temps devenir, sous les appellations les
plus diverses, l'unique divinité africaine (1). Les cul-
tes de la Démêler grecque et de la Cérès latine se
greffèrent peu à peu sur celui de la déesse punique,
en vertu de la tendance syncrétique, que M. Maury a
constatée dans les âges mythologiques (2) et qui eut
pour résultat de fondre en un seul et même culte,, en
une seule et même religion, tous les cultes et toutes
les religions du monde grec et romain.
Les mêmes attributs donnés indistinctement, sur
les pierres d'Afrique, aux divinités les plus diverses
de nom et de figure, ne marquent-ils pas la première
phase de cette fusion des cultes et des religions, dont .
la seconde correspond au mélange des formes tendant
à la figuration du Type universel des dieux et des
déesses, qui fut la conception la plus parfaite de la
Divinité et le dernier mot du paganisme ? Apulée
prête, en effet, à la déesse, que Lucius invoque, l'aveu
qu'elle est « la Nature, la Divinité suprême, le
Type universel des dieux et des déesses, la Puis-
sance unique, adorée sous autant d'aspects, de
formes, de cultes et de noms qu'il y a de peuples
sur la terre. » (3).
(1) Dans les inscriptions, elle porte les noms de : Bona Dea, de numen
Oaetestis Angusta, de Gères, de Juno, de Dea Magna, de Fortuna Au-
gusta, de Mater Deum Augusta, etc.
(2; A. Maury. — Histoire des religions de la Grèce antique, vol. 2, pag.
28.
(3) Apulée. —■ Métamorphoses, L. XI.
Cet état, qui était si favorable à l'extention et à la
transformation graduelle des cultes, explique com-
ment la déesse carthaginoise primitive, Tanit, put à
la suite des temps devenir, sous les appellations les
plus diverses, l'unique divinité africaine (1). Les cul-
tes de la Démêler grecque et de la Cérès latine se
greffèrent peu à peu sur celui de la déesse punique,
en vertu de la tendance syncrétique, que M. Maury a
constatée dans les âges mythologiques (2) et qui eut
pour résultat de fondre en un seul et même culte,, en
une seule et même religion, tous les cultes et toutes
les religions du monde grec et romain.
Les mêmes attributs donnés indistinctement, sur
les pierres d'Afrique, aux divinités les plus diverses
de nom et de figure, ne marquent-ils pas la première
phase de cette fusion des cultes et des religions, dont .
la seconde correspond au mélange des formes tendant
à la figuration du Type universel des dieux et des
déesses, qui fut la conception la plus parfaite de la
Divinité et le dernier mot du paganisme ? Apulée
prête, en effet, à la déesse, que Lucius invoque, l'aveu
qu'elle est « la Nature, la Divinité suprême, le
Type universel des dieux et des déesses, la Puis-
sance unique, adorée sous autant d'aspects, de
formes, de cultes et de noms qu'il y a de peuples
sur la terre. » (3).
(1) Dans les inscriptions, elle porte les noms de : Bona Dea, de numen
Oaetestis Angusta, de Gères, de Juno, de Dea Magna, de Fortuna Au-
gusta, de Mater Deum Augusta, etc.
(2; A. Maury. — Histoire des religions de la Grèce antique, vol. 2, pag.
28.
(3) Apulée. —■ Métamorphoses, L. XI.