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Fagnan, ...: L' Afrique septentrionale au XIIe Siècle de notre ère: d'après le Kitab-El-Istibçar
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.15036#0242
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chercher un lieu sûr ou une pierre. Comme il faisait
nuit, l'un d'eux déposa sur ce qu'il prit pour une
grosse pierre la pacotille qu'il emportait et qui faisait
la charge de deux chameaux, puis s'endormit à côté
de ses marchandises. Mais en s'éveillant il ne retrouva
plus ni la pierre ni ce qu'il avait mis dessus, et tout
consterné il se mit à crier : « Malheur! aux armes! »
Ses compagnons l'entourèrent en lui demandant ce
qui arrivait, et après qu'il se fut expliqué, ils lui
firent remarquer que des voleurs n'auraient emporté
que la marchandise et non la pierre. On remarqua
les traces d'une tortue qui avait passé par là, on les
suivit sur une longueur de plusieurs milles et on
atteignit l'animal, qui emportait sur son dos les deux
charges de chameau sans en être incommodé. Ce
trait peut faire apprécier la grandeur extraordinaire
de ces tortues.
Tîreka est situé sur le Nil, qui à partir de là recoule
vers le sud, et a pour voisine, du côté de l'ouest,
TadmekkaW, grande ville entourée de montagnes et
de ravins et qui est, de toutes, celle qui ressemble le
plus à la Mekke : aussi son nom veut-il dire « forme
de la Mekke,» car (âd, dans leur langue, signifie forme.
Les habitants, qui sont berbères et musulmans, se
voilent le visage comme font les Berbères du désert,
Leur pays ne produit ni blé ni orge, et ils vivent de
lait et de viande; il y pousse [f° 88 v°] sans culture
une espèce de grain qui ressemble au dorra. Leurs
vêtements sont faits de coton teint, et ceux du roi
sent de diverses couleurs : son turban est rouge, sa
tunique jaune, ses caleçons bleus, et ainsi de suite.
(1) Bekri, p. 395; Abulféda, n, 219.
chercher un lieu sûr ou une pierre. Comme il faisait
nuit, l'un d'eux déposa sur ce qu'il prit pour une
grosse pierre la pacotille qu'il emportait et qui faisait
la charge de deux chameaux, puis s'endormit à côté
de ses marchandises. Mais en s'éveillant il ne retrouva
plus ni la pierre ni ce qu'il avait mis dessus, et tout
consterné il se mit à crier : « Malheur! aux armes! »
Ses compagnons l'entourèrent en lui demandant ce
qui arrivait, et après qu'il se fut expliqué, ils lui
firent remarquer que des voleurs n'auraient emporté
que la marchandise et non la pierre. On remarqua
les traces d'une tortue qui avait passé par là, on les
suivit sur une longueur de plusieurs milles et on
atteignit l'animal, qui emportait sur son dos les deux
charges de chameau sans en être incommodé. Ce
trait peut faire apprécier la grandeur extraordinaire
de ces tortues.
Tîreka est situé sur le Nil, qui à partir de là recoule
vers le sud, et a pour voisine, du côté de l'ouest,
TadmekkaW, grande ville entourée de montagnes et
de ravins et qui est, de toutes, celle qui ressemble le
plus à la Mekke : aussi son nom veut-il dire « forme
de la Mekke,» car (âd, dans leur langue, signifie forme.
Les habitants, qui sont berbères et musulmans, se
voilent le visage comme font les Berbères du désert,
Leur pays ne produit ni blé ni orge, et ils vivent de
lait et de viande; il y pousse [f° 88 v°] sans culture
une espèce de grain qui ressemble au dorra. Leurs
vêtements sont faits de coton teint, et ceux du roi
sent de diverses couleurs : son turban est rouge, sa
tunique jaune, ses caleçons bleus, et ainsi de suite.
(1) Bekri, p. 395; Abulféda, n, 219.