Lorsque dans une discussion quelconque, un indi-
gène affirme un fait et que son contradicteur met en
doute sa parole, le premier des deux s'écrie, élevant la
voix. Iguetani Sid Betka: (que Sid Betka me coupe
en morceaux!) Cette invocation suffit le plus ordi-
nairement à convaincre l'incrédule ou, tout au moins,
b donner plus de poids aux arguments qui lui sont
exposés.
C'est aussi sur la tombe du santon que les indigènes
vont prêter serment lorsqu'un différend les divise,
et à ce propos on cite plusieurs arabes ayant perdu la
vie ou un membre à la suite d'un faux serment!
Le merabet Abou Teka eut une existence assez
mouvementée, si l'on en croit la chronique; tout
d'abord, de trop complaisants biographes locaux lui
attribuent la fameuse Saguiat el Hamra du Maroc
comme patrie; cette région du Moghreb, habitée par
des Cheurfas qui prétendent descendre de Mohammed,
est souvent revendiquée comme pays d'origine par des
merabtines algériens, toujours soucieux d'augmenter
leur influence auprès de leurs crédules coreligionnai-
res; aussi, l'allégation relative à la noble origine d'Abou
Teka, mérite-t-elle d'être recueillie avec la plus grande
réserve.
Abou Teka serait venu en Algérie après de nom-
breux avatars au Maroc, à l'époque d'Abd es Selam, le
khalifa d'Abd el Kader, vers 1836; il étudia d'abord
à la zaouïa de Ben Daoud, située dans la dechra (ha-
meau) de Tasselent de la tribu Illoula d'Akbou, sous
la direction du lettré Sid Saïd ben bou Daoud, de la
secte des Rahmania.
gène affirme un fait et que son contradicteur met en
doute sa parole, le premier des deux s'écrie, élevant la
voix. Iguetani Sid Betka: (que Sid Betka me coupe
en morceaux!) Cette invocation suffit le plus ordi-
nairement à convaincre l'incrédule ou, tout au moins,
b donner plus de poids aux arguments qui lui sont
exposés.
C'est aussi sur la tombe du santon que les indigènes
vont prêter serment lorsqu'un différend les divise,
et à ce propos on cite plusieurs arabes ayant perdu la
vie ou un membre à la suite d'un faux serment!
Le merabet Abou Teka eut une existence assez
mouvementée, si l'on en croit la chronique; tout
d'abord, de trop complaisants biographes locaux lui
attribuent la fameuse Saguiat el Hamra du Maroc
comme patrie; cette région du Moghreb, habitée par
des Cheurfas qui prétendent descendre de Mohammed,
est souvent revendiquée comme pays d'origine par des
merabtines algériens, toujours soucieux d'augmenter
leur influence auprès de leurs crédules coreligionnai-
res; aussi, l'allégation relative à la noble origine d'Abou
Teka, mérite-t-elle d'être recueillie avec la plus grande
réserve.
Abou Teka serait venu en Algérie après de nom-
breux avatars au Maroc, à l'époque d'Abd es Selam, le
khalifa d'Abd el Kader, vers 1836; il étudia d'abord
à la zaouïa de Ben Daoud, située dans la dechra (ha-
meau) de Tasselent de la tribu Illoula d'Akbou, sous
la direction du lettré Sid Saïd ben bou Daoud, de la
secte des Rahmania.