Le Docteur CARTON
Le monde archéologique a appris avec une profonde stupeur
le brusque décès, survenu à Paris, le 25 décembre 1924, du Doc-
teur Louis Carton, médecin-major de ire classe, en retraite, mem-
bre correspondant national de l'Académie des Sciences et de
l'institut, membre honoraire de notre Société, Officier de la
Légion d'honneur, grand Officier du Nichan Iftikhar. C'est à
la suite d'un flanchemeiit du cœur, au cours d'une opération
chirurgicale bénigne, que la mort a accompli brutalement son
œuvre. Né à Saint-Omer, en 1862, le défunt disparaît à l'âge
de 63 ans, alors qu'il semblait destiné à continuer pendant long-
temps encore, ses remarquables travaux.
Après avoir passé sa thèse en médecine, Louis Carton avait
choisi l'armée, où il débuta comme aide-major dans l'extrême-
Sud tunisien, à Metameur. Passé médecin-major au 4e Tirailleurs
à Sousse, il se livrait avec passion à l'archéologie, dans cette
Tunisie qui l'attirait, et annonçait .la mise à jour des catacombes
d'Hadrumète. C'est en 1888 que l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres insérait ses premières publications, dont l'une
relative à ses découvertes de Bulla-Regia. Une de ses fouilles
capitales fut le déblaiement du magnifique théâtre de Dougga.
Mais Bulla-Regia le ramenait tous les printemps ; il s'y était
aménagé un logement dans une antique citerne. Il y dégagea
des thermes gigantesques, la basilique du prêtre Alexander et
ces habitations souterraines uniques au monde, où l'étage distri-
bué sous le sol, pour éviter les chaleurs de l'été, était aussi
luxueux que celui qui se trouvait à la surface. De superbes mo-
saïques ornent ces demeures. A Carthage, pour laquelle il se pas-
sionnait, il mit à jour la splendide fontaine dite aux mille
amphores, monument punico-romain, d'une conservation parfaite.
Combien d'arti:ies a-t-il écrits sur l'antique nécropole qu'il cher-
Le monde archéologique a appris avec une profonde stupeur
le brusque décès, survenu à Paris, le 25 décembre 1924, du Doc-
teur Louis Carton, médecin-major de ire classe, en retraite, mem-
bre correspondant national de l'Académie des Sciences et de
l'institut, membre honoraire de notre Société, Officier de la
Légion d'honneur, grand Officier du Nichan Iftikhar. C'est à
la suite d'un flanchemeiit du cœur, au cours d'une opération
chirurgicale bénigne, que la mort a accompli brutalement son
œuvre. Né à Saint-Omer, en 1862, le défunt disparaît à l'âge
de 63 ans, alors qu'il semblait destiné à continuer pendant long-
temps encore, ses remarquables travaux.
Après avoir passé sa thèse en médecine, Louis Carton avait
choisi l'armée, où il débuta comme aide-major dans l'extrême-
Sud tunisien, à Metameur. Passé médecin-major au 4e Tirailleurs
à Sousse, il se livrait avec passion à l'archéologie, dans cette
Tunisie qui l'attirait, et annonçait .la mise à jour des catacombes
d'Hadrumète. C'est en 1888 que l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres insérait ses premières publications, dont l'une
relative à ses découvertes de Bulla-Regia. Une de ses fouilles
capitales fut le déblaiement du magnifique théâtre de Dougga.
Mais Bulla-Regia le ramenait tous les printemps ; il s'y était
aménagé un logement dans une antique citerne. Il y dégagea
des thermes gigantesques, la basilique du prêtre Alexander et
ces habitations souterraines uniques au monde, où l'étage distri-
bué sous le sol, pour éviter les chaleurs de l'été, était aussi
luxueux que celui qui se trouvait à la surface. De superbes mo-
saïques ornent ces demeures. A Carthage, pour laquelle il se pas-
sionnait, il mit à jour la splendide fontaine dite aux mille
amphores, monument punico-romain, d'une conservation parfaite.
Combien d'arti:ies a-t-il écrits sur l'antique nécropole qu'il cher-