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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 1
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Rougé, Emmanuel de: Le poëme de Pentaour: nouvelle traduction
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0013
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Le Poème de Pentaour.

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éternelles ! Des vaisseaux naviguent pour toi sur la mer, ils t'apportent les tributs des nations,
ô certes ! un sort misérable (est réservé) à qui s'oppose à tes desseins; bonheur à qui te connaît!
car tes actes sont produits par un coeur plein d'amour. Je t'invoque, ô mon père Ammon ! me
voici au milieu de peuples nombreux et inconnus de moi ; toutes les nations se sont réunies contre
moi et je suis seul de ma personne, aucun autre avec moi. Mes nombreux soldats m'ont aban-
donné, aucun de mes cavaliers n'a regardé vers moi, et quand je les appelais pas un d'entre
eux n'a écouté ma voix. Mais je pense qu'Ammon vaut mieux pour moi qu'un million de soldats,
que cent mille cavaliers et qu'une myriade de frères ou déjeunes fils, fussent-ils tous réunis en-
semble! L'oeuvre des hommes nombreux n'est rien, Ammon l'emportera sur eux. J'ai accompli
ces choses par le conseil de ta bouche, ô Ammon ! et je n'ai pas transgressé tes conseils: voici
que je t'ai rendu gloire, jusqu'aux extrémités de la terre!

«La voix a retenti jusqu'à Hermonthis, Ammon vient à mon invocation21; il me donne sa
main. Je pousse un cri de joie, il parle derrière moi: j'accours à toi, à toi Ramsès-Mériamoun!
je suis avec toi. C'est moi, ton père, ma main est avec toi et je vaux mieux pour toi que les
centaines de mille. Je suis le seigneur de la force, aimant la vaillance ; j'ai trouvé un coeur
courageux et je suis satisfait. Ma volonté s'accomplira 22. Pareil à Month, de la droite, je lance
mes flèches; de la gauche, je les bouleverse. Je suis, comme Baar dans son heure, devant eux.
Les deux mille cinq cents chars qui m'environnent, sont brisés en morceaux devant mes cavales,
Pas un d'entre eux ne trouve sa main pour combattre : le coeur manque dans leur poitrine et la
peur énerve leurs membres. Ils ne savent plus lancer leurs traits et ne trouvent plus de force
pour tenir leurs lances. Je les précipite dans les eaux, comme y tombe le crocodile : ils sont cou-
chés sur leur face, l'un sur l'autre, et je tue au milieu d'eux. Je ne veux pas qu'un seul regarde
derrière lui, ni qu'un autre se retourne : celui qui tombe ne se relèvera pas».

Or le vil et pervers chef de Khet se tenait au milieu de ses soldats et de ses chars, re-
gardant le combat que le roi (soutenait) seul et n'ayant ni soldats ni chars avec lui et il recula
plein de terreur. Il fit alors avancer des chefs nombreux, suivis de leurs chars et de leurs guer-
riers exercés à toutes les armes : le prince A'Aratu, celui du Masa, le prince A'Itiouna, celui du
Leka, celui de Dardani, le prince de Karkemisch, le prince de Kirkasch, celui de KMrbou23.
Ces alliés de Khet réunis ensemble formaient trois mille chars. Il marcha droit vers eux, plus
rapide que la flamme.

«Je me précipitai sur eux, pareil à Month; ma main les a dévorés dans l'espace d'un
instant, je tuais et massacrais au milieu d'eux. Ils se disaient l'un à l'autre: ce n'est pas un
homme qui est au milieu de nous; c'est Soutekh le grand guerrier, c'est Baar en personne 21. Ce
ne sont pas les actions d'un homme, ce qu'il fait (contre nous) ; seul, tout seul, il repousse des
centaines de mille, sans chefs et sans soldats. Hâtons-nous, fuyons devant lui, cherchons notre
vie, et respirons (encore) les souffles!» Quiconque venait pour le combattre sentait sa main
affaiblie, ils ne pouvaient plus tenir ni l'arc, ni la lance. Voyant qu'il était arrivé à la jonction
des routes, sa Majesté les poursuivit comme le griffon.

«Je tuais parmi eux sans qu'ils me résistassent. J'élevai ma voix vers mes soldats25
et je leur dis : soyez fermes, affermissez vos coeurs, ô mes soldats ! vous voyez ma victoire et
j'étais seul : c'est Ammon qui m'a donné la force, sa main est avec moi.

«Lorsque Menna, mon écuyer, vit que j'étais environné par une multitude de chars, il
faiblit et le coeur lui manqua ; une grande terreur envahit ses membres et il dit à sa Majesté : mon
bon Seigneur, ô roi généreux! grand protecteur de l'Égyp te au jour du combat! nous restons
 
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