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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 1
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Devéria, Théodule: L' expression Màâ-Xerou
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0020
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12

L'expression màa-xerou.

Si nous joignons maintenant à la fable Osirienne rapportée par Plutarque les détails et
les développements qu'y ajoute Clément d'Alexandrie nous arrivons à une interprétation nou-
velle, qui me paraît être la seule admissible.

Plutarque dit en effet : «Dès qu'Osiris fut monté sur le trône, il retira les Egyptiens de
la vie sauvage et misérable qu'ils avaient menée jusqu' alors ; il leur enseigna l'agriculture, leur
donna des lois et leur apprit à honorer les dieux. Ensuite, parcourant la terre, il adoucit les
moeurs des liommes, eut rarement besoin de la force des armes, et les attira presque tous par
la persuasion, par les charmes de la parole et de la musique ; aussi les Grecs ont-ils cru qu'il
était le même que Bacchus».8

Diodore, de son côté, s'exprime ainsi : «Il honora Hermès qui était doué d'un talent
remarquable pour tout ce qui peut servir la société humaine. — En effet, Hermès établit le pre-
mier, suivant la même tradition, une langue commune, il donna des noms à beaucoup d'objets
qui n'en avaient pas ; il inventa les lettres et institua les sacrifices et le culte des dieux. Il
donna aux hommes les premiers principes de l'astronomie et de la musique ; il leur enseigna la
palestre, la danse et les exercices du corps. Il imagina la lyre à trois cordes, par allusion aux
trois saisons de l'année; les trois cordes rendent trois sons, l'aigu, le grave et le moyen. L'aigu
répond à l'été, le grave à l'hiver, et le moyen au printemps. C'est le même dieu qui apprit aux
grecs l'interprétation des langues ; c'est pourquoi ils l'ont appelé Hermès (interprète). Il était le
scribe sacré (hiérogrammate) d'Osiris qui lui communiquait tous ses secrets et faisait un grand
cas de ses conseils.«9

Ainsi Thot ou Hermès était non seulement «le plus sage des amis d'Osiris»10, mais
encore son conseiller, si l'on prend la fable au pied de la lettre.

Dans le sens philosophique, Osiiïs représente toute force régulière ou impulsion orga-
nisatrice et Thot, toute raison ". Ces deux forces ne constituent en réalité que deux attributs de
la puissance divine. Mais le symbolisme égyptien, séparant les attributs divins, en a fait deux
personnages mythologiques qui s'associent dans l'oeuvre cosmique.

Osiris ayant le premier rôle, Thot est son complément nécessaire. Si au point de vue
le plus élevé Osiris est la force génératrice ou productive, il est conseillé, modéré et dirigé par
Thot ou la Raison. Leur union constitue cette loi physique qui fait dominer le bien sur le mal,
la vie sur la mort, la production sur la destruction par la reproduction, et en un mot, tous les
principes osiriens sur les principes typhoniens.

Sous l'influence de Thot, Osiris devient Oun-novrè l'Être essentiellement bon, et l'épi-j
thète | màâ-xeru lui est alors particulièrement appliquée.

Au point de vue supposé historique, c'est le roi bienfaisant qui impose la civilisation
à tous les peuples de la terre par l'éloquence persuasive qu'il a reçue de Thot. C'est le dieu
anthropomorphe, le type accompli de l'homme vivant comme de l'homme mort, et sous ce
rapport, il participe de la nature humaine.

Or, nous lisons dans Hermès Trismégisten, à l'occasion de la création de l'homme:

8) Traité d'Isis et d'Osiris,. ch. 13. 9) Diodore de Sicile, I, 15—16. 10) Ibidem I, 17.

11) V. ci-dessus p. 11, note G. On remarquera que Thot, la Raison, est un principe primordial non
engendré, comme Râ, le Soleil, et Seb, la matière éternelle, tandis qu'Osiris, la force productive, appartient â
la première génération des dieux; il est fils de Nou-t, l'Éther, et de Seb, la matière éternelle ou de Râ, la
première manifestation divine. (Voyez Plutarque, Traité d'Isis, ch. 12.)
12) Traduction de Mr. Mûxard, i" éd. p. 183.
 
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