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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Lieblein, Jens: Sur un nouvel argument chronologique, tiré des récits datés des guerres pharaoniques en Syrie et dans les pays voisins
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0117
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Sue un nouvel argument chronologique.

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rarement après cette époque. Pendant l'hiver les routes en Palestine sont sales, effondrés et
impraticables, de sorte qu'à cette époque de l'année les voyageurs sont exposés aux plus
grandes difficultés et aux plus grands inconvénients. Quand la pluie a cessé, la saleté
disparaît aussitôt et les chemins deviennent bons. Dans les mois d'Avril et de Mai le ciel
est serein, l'air doux et la nature belle '.

Nous voyons que l'époque la plus mauvaise de l'hiver commence avec le mois de
Janvier, et que le temps devient bon et les chemins passables au commencement d'Avril.
Or, si on ajoute à cela les difficultés opposées au passage des ruisseaux et des rivières
gonflés par les pluies, on comprendra avec raison que les Pharaons, dans des circonstances
ordinaires, ne pouvaient pas convenablement commencer leurs campagnes en Syrie avant
cette dernière époque. Mais, l'hiver passé, le temps est alors propice, et il serait absurde,
sans des causes pressantes, de différer jusqu'à la fin de Mai, où commencent les chaleurs
torrides qui changent ces contrées en un désert brûlant. Or, puisque toutes les campagnes
syriennes qui portent des dates, quand elles sont calculées d'après mon système, ont commencé
dans les premiers jours d'Avril, et que, d'après celui de M. Lepsius, elles commençaient
ou le 8, ou le 21, ou le 31 Mai Grég., je crois pouvoir en tirer des preuves qui militent en
ma faveur.

Mais il existe encore un récit daté d'une expédition en Asie. Il est du règne
d'Aménophis II. M. Maspero, dans son Histoire ancienne,, en donne le contenu: «Le roi
(Aménophis II) se mit en marche pour aller châtier les rois d'Assyrie : il franchit PEuphrate
et « « comme un lion furieux » » se dirigea vers Ninive. Le 26 Tybi, il se trouvait sur les
bords du fleuve Arasât qu'il franchit le jour même ; après une reconnaissance dirigée vers le
pays d'Anat par des cavaliers syriens auxiliaires, une bataille décisive s'engagea dans laquelle
les Égyptiens furent vainqueurs. Amenhotep hiverna en Mésopotamie et ne reprit les opérations
qu'au mois d'Epiphi de l'an II»2.

Je n'ai pas à ma disposition les notices manuscrites de Champoeeion d'où M. Maspero
à tiré ce récit ; mais je pense qu'on peut en conclure que le Pharaon a mis son armée dans
ses quartiers d'hiver au commencement du mois de Méchir. Nous allons en taire le calcul.
L'an 2 du règne d'Aménophis II est, d'après moi, l'an 1385 av. J.-C, ou 63 ans avant le
commencement de la période de Sothis en l'an 1322. Le 1er Thot civil de cette année
correspond au 23 Juillet ( 7 Juillet-f-^ = 16 jours ), et le 1er Méchir au 20 Décembre Grég.
Ce serait alors vers le 20 Décembre ou au solstice d'hiver que le Pharaon Aménophis II prit
ses quartiers d'hiver. Si nous faisons le calcul d'après M. Lepsius, le résultat devient tout
autre. D'après lui l'an 2 d'Aménophis II correspond à l'an 1564 av. J.-C, ou 242 ans avant
le commencement de la période sothiaque. En cette année le lever héliaque de Sothis tomba
le 5 Juillet Grég. et le 1er Thot civil ^~ — 61 jours plus tard, c'est-à-dire le 4 Septembre
Grég., conséquemment le 1er Méchir correspondait avec le 1er Février Grég.

Il n'est pas nécessaire, je pense, de démontrer longuement que la date du 20 Décembre
Grég. tirée de ma chronologie est d'accord avec la nature de la Mésopotamie; mais je veux
citer un témoignage direct qui parle très positivement en ma faveur. M. G. Smith, un savant

1) Ed. Robinson, Palàstina und die siïdlich angrenzenden Liinder, ii, 305 sqq.

2) Maspero, Histoire ancienne des peuples de VOrient, p. 207.
 
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