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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Lenormant, François: Recherches philologiques sur quelques expressions accadiennes et assyriennes, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0120
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104

Recherches philologiques

V

inpâpâ] — itma;
inpâpânesj = yutû;
inpâpânes] = isquru;
inpâpânles = itmû;
inpâpâlne = yuttu;
inpâjpâne = izakar;
inpâjpane = îtamma;
injpâpânene = yûttu;
inlpâpânene = izakaru;
inlpâpanene = itamû.

pâpâ y est donc traduit par quatre verbes sémitiques différents: -or, qui a toujours
en assyrien le sens actif et transitif de « commémorer, mentionner, nommer », non le sens
réfléchi de « se souvenir »; nny (cf. arabe au paël, dans le sens d'« avoir dans l'esprit, être
occupé de, se souvenir»; n&x, aram. xw, toujours à l'iphteal, dont M. Friedrich Delitzsch
(Liter. Centralblatt, 14 Août 1875,) a établi le sens de «conjurer»; enfin -ipc, que je
rapproche de l'araméen -ipo «regarder», puis au sens moral «considérer, réfléchir»; un

exemple unique d'Is. III, 16, révèle la forme hébraïque npf, et en arabe nous avons
« res factu necessaria, negotium grave », qui semble se rattacher à la même raçine.

Les significations du simple pâ sont à peu de chose près les mêmes, car ce verbe
est un de ceux dont le dérivé duplicatif ne prend pas une acception factitive, mais seulement
fréquentative et intensitive, ne se distinguant par conséquent du radical simple (pie par une
nuance dans le sens fort légère et souvent difficile à rendre dans une traduction.

Ainsi pâ est traduit dans les tablettes lexicographiques par nàbû « annoncer, procla-
mer », (W. A. I. II, 7, 1. 36, g, h, ) et par zakaruv « action de mentionner, de nommer,
mention, nom» (W. A. 1. II, 7, 1. 49—50, g, h). Dans W. A. I. IY, 15, col. 2, 1. 10—11
nous avons un exemple tout à fait formel de pâ dans le sens de « nommer, prononcer »,
traduit en assyrien par -ot; mais j'y soupçonne une faute, soit du scribe ninivite, soit du
lithographe anglais, car nous y trouvons une forme pâ-id qui ne correspond à rien de ce que
nous connaissons de la grammaire accadienne. Et si l'on admet que le signe id a été mis
pour le signe ne, très voisin de forme, on a pâne qui est le présent parfaitement régulier de
l'indicatif impersonnel de pa.

Accad.: sâbi mulkïge mu pâne

(Dans) cœur -(- son le Seigneur -|- la terre + de le nom prononce.

(Êa)

Assyr. : sa ina libbisu Ea sumu zakrù

Parce que dans son cœur Ea le nom prononce.

Surtout le verbe pâ est fréquemment rendu par l'iphteal de n&x, dans le sens de
«conjurer». C'est ainsi que nous le rencontrons au précatif dans la formule finale de toutes
les incantations magiques déprécatoires, zi ana ganpâ zi kîa ganpâ « Esprit du ciel, conjure-le!
Esprit de la terre, conjuredei» traduite en assyrien nis same lu tamata (ou tamat) nis irsitiv
lu tamata (ou tamat). Dans quelques incantations, cette formule sacramentelle s'étend et,
après l'Esprit du ciel et l'Esprit de la terre, s'adresse dans les mêmes termes à un certain
 
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