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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0134
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Des deux yeux du disque solaire.

de la Divinité cachée dans le Soleil, se rattache intimement à la conception du Dieu unique,
manifesté principalement par l'astre solaire. Pour faire comprendre cette déesse, je dois
exposer le sens du dieu Soleil. Qu'il me soit permis, pour les discussions de textes et les
développements, de renvoyer, une fois pour toutes, aux Études religieuses déjà annoncées.

La forme solaire s'applique à tous les grands dieux de l'époque historique. Mais elle
ne suffit pas à les expliquer. Elle les présente sous un aspect souvent emprunté. L'explication
complète des dieux égyptiens serait à poursuivre au triple point de vue: 1° de l'unité du
culte national ; 2° des lieux d'origine ; 3° de l'histoire des croyances, des mythes, des symboles.

On ne saurait le méconnaître sans parti pris : de même qu'il y a un empire pharaonique,
il existe une religion nationale qui domine les cultes locaux, dont elle s'efforce de faire entrer
les dieux dans son système. Le Rituel, la grande masse des compositions ne nomment pas
les localités pour en distinguer les dieux, mais pour les confondre. Comment les scribes
tentent de concilier tant de divinités entre elles et avec le Dieu unique, dans quelle mesure
ils y réussissent: voilà le premier problème que rencontre le commentateur des textes
religieux.

Mais avant l'unité de l'Empire, les localités ont eu leurs dieux indépendants. Je
distingue en outre des dieux autochthones et des dieux venus du dehors. Osiris, identifié
avec le Nil, un dieu national par excellence, me paraît d'origine étrangère. Le groupement
par lieux d'origine explique à la fois que le culte national admette tout de doubles emplois,
et qu'il ait à compter avec quelques divinités dont la signification première, quoique s'ef-
façant, reste assez sensible pour contredire le système général.

Enfin on étudiera le passage d'une divinité de son sens premier, local le plus souvent,
au rôle que lui attribuent les compositions monothéistes. On distinguera les époques. Telle
formule s'emploie avec des sens différents selon les siècles. Les mythes se multiplient avec
le temps. Sans doute les inscriptions des plus anciens monuments comparées avec les textes
de basse époque révèlent, au fond, le même système religieux déjà coordonné. L'épigraphie,
qui continue à se développer durant les quarante ou cinquante siècles de la période pharaonique,
apparaît aussi dès les premières dynasties, constituée avec ses trois éléments, idéographique,
syllabique, alphabétique. Cependant l'étude de l'écriture aux divers âges découvre des différences
profondes. Les principes de combinaison persistent, l'importance relative des trois éléments
varie. Des signes disparaissent, d'autres naissent; des caractères d'abord idéogrammes sont
employés plus tard comme syllabiques ; on voit des syllabiques prendre la valeur de simples
lettres. De même, d'âge en âge, mythes, symboles, culte, dogmes, se modifient sans cesse.
Enfin le raisonnement, guidé par l'observation des faits pendant la période historique, reporte
à des temps différents dans les âges qui ont précédé les monuments conservés', l'invention
successive des idéogrammes, des syllabiques, des signes alphabétiques, employés simultané-
ment par les monuments qui nous sont parvenus. Les mythes que les compositions de tous
les temps pharaoniques ont reproduits, se soumettent à un classement pareil. L'écriture
est partie de l'idéogramme pur. Elle a créé le syllabique, mais a conservé les signes
idéographiques. Enfin en possession d'un alphabet véritable, elle n'a pas su rejeter les deux
systèmes antérieurs: dans une phrase, dans un mot unique, elle combine idéogrammes,
^syllabiques, valeurs alphabétiques. Ainsi la religion fait des mythes. Les plus anciens
persistent, témoins des vieilles croyances, à côté de ceux d'un âge nouveau.
 
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