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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Lieblein, Jens: Les récits de récolte datés dans l'ancienne Égypte comme éléments chronologiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0171
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Les eécits de eécolte.

151

M. de Rougé ajoute: «Il est impossible de ne pas remarquer la parfaite connexion
» des faits ou des idées qui ont dicté les deux fragments. Le 26 Paophi on commence
» l'opération du foulage des grains; on la poursuit jusqu'au 29 Athyr. Le 4 de Choiak ou
» cinq jours après, on mesure le grain, après l'avoir vanné: puis on emmagasine dans deux
» locaux différents; le produit duement vérifié de chaque opération partielle ».

Jusqu'à ce point je suis complètement d'accord avec M. de Rougé, et je suis con-
vaincu que nous possédons ici une indication précise de l'époque de l'année vague à laquelle
la récolte avait lieu. Elle devait naturellement précéder le battage et le vannage, et puisque
ces travaux, comme nous voyons ici, commençaient le 26 Paophi, la récolte était néces-
sairement terminée avant cette date.

Mais quoique l'on puisse compter pour sûr que notre texte indique l'époque de la
récolte, on ne connaît pas avec certitude le roi sous qui ce journal de battage et d'emmagasinage
a été écrit. M. de Rougé pense qu'il ait été écrit sous le roi Ménéphthah. Le seul indice
de ce règne se trouve au verso de la planche 153, où l'on lit d'abord

le scribe royal, le majordome A%-pe-t, et ensuite les titres et le cartouche de Ménéphthah.
Mais il n'y a rien qui prouve que ces deux fragments appartiennent l'un à l'autre. Ils
sont séparés par un espace blanc du papyrus, et la seconde ligne semble clairement indiquer
que le fragment qui contient le nom du roi Ménéphthah est un texte à part. C'est par
hasard, je crois, que les deux fragments ont été mis l'un à côté de l'autre, et le cartouche
de Ramsès II au verso de la planche 150 pourrait aussi bien indiquer l'âge de notre journal
que celui de Ménéphthah; car de ces exercices d'écriture on ne peut tirer aucune preuve.
Mais supposons un moment que les deux fragments aient appartenu l'un à l'autre, et
que le scribe royal et majordome A/pet, en effet, ait été un fonctionnaire du pharaon
Ménéphthah, il ne serait pourtant pas prouvé que le scribe royal et majordome A/pet sous
le roi Ménéphthah, était aussi identique avec le scribe A/pet au midi de Métal, dont parle
notre journal à la planche 156 et qui paraît l'avoir rédigé. L'humble titre du dernier ( « le
» scribe » seulement) semble, au contraire, indiquer qu'il n'était point le même que le scribe
royal et majordome A/pet. Dans la supposition faite, on pourrait penser que le scribe
A/pet du journal était un descendant du scribe royal et majordome A/pet sous Ménéphthah,
et qu'il eut la fantasie, sur un espace vide, au verso du papyrus, de mettre le nom de
l'un de ses grands ancêtres.

Mais quoi qu'il en soit, l'écriture indique clairement, je crois, l'âge de notre journal ;
c'est un spécimen du type hiératique de l'âge des Ramessides, et si les raisons paléographiques
ont quelque poids, on peut avec certitude attribuer le journal de battage et d'emmagasinage,
dont nous nous occupons ici, aux temps de la XXe dynastie. C'est aussi, autant que je
sache, aux derniers règnes de cette même dynastie qu'appartiennent tous les documents de
cette espèce de littérature, tous ces journaux et notes de comptabilité qui sont publiés ou
connus jusqu'à présent. Cette époque est particulièrement, et dans un sens éminent, le temps
paperassier des anciens Égyptiens.

Je ferai donc le calcul dans la supposition, que notre journal appartenait à la XXe
dynastie. Cette dynastie régnait, selon mon opinion, de 1022 à 887 avant J.-Chr. Pour me
tenir dans les limites de la probabilité, je veux supposer, que le journal a été écrit l'an 950
environ. Dans cette année le 1er Thot sothiaque, c'est-à-dire le lever héliaque de Sothis,

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