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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Maspero, Gaston: Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0175
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Notes sur différents points de grammaire et d'histoire.

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les dieux peuvent avoir un double i, et M. Lepage-Kenouf, dans un mémoire tout récent 2, a
donné plusieurs exemples nouveaux de ha divins. Les dieux ne sont guères au début que
des hommes d'une nature, je ne dirai plus raffinée que la nature humaine, mais supérieure
à la nature humaine: ils sont plus forts, plus intelligents, plus tenaces que les hommes,
mais composés de même qu'eux, et leur immortalité n'est guères qu'une vie.où la mort vient
très tard. Le ha des dieux a dû être nécessairement aux dieux, ce que le ha des hommes
était aux hommes, un double d'eux-mêmes. Les dieux, descendus sur la terre, qui avaient
régné en Égypte et y étaient morts, comme Osiris, ou Sokaris, ou les dieux dynastes, avaient
tout naturellement un ha attaché à leur corps terrestre et à leur momie. Le ha des autres,
pour n'être pas dans le tombeau, n'en était pas moins attiré et retenu sur la terre par des
moyens divers. Toute religion a dû être à un moment donné une véritable sorcellerie, et
toute opération du culte une opération magique : il s'agit pour le croyant de mettre la main
sur son dieu, de l'obliger à faire ou à ne pas faire telle ou telle chose, de l'attirer en un
lieu déterminé ou de l'en écarter, et cela par des rites et des paroles aux vertus mystérieuses.
Deux passages du Discours d'initiation hermétique résument assez bien, malgré des contresens
et des tendances métaphysiques, l'ancienne doctrine égyptienne à l'égard du ka des dieux.

« Nos ancêtres.....trouvèrent l'art de faire des dieux, et l'ayant trouvé, ils y mêlèrent

» une vertu convenable tirée de la nature du monde. Comme ils ne pouvaient faire des
» âmes, ils évoquèrent celles des démons ou des anges et les fixèrent dans les saintes images
» et les divins mystères, seul moyen de donner aux idoles la puissance de faire le bien et
» le mal. Ainsi, ton aïeul, ô Asclépios, le premier inventeur de la médecine, a un temple
» sur la montagne de Libye, aux bords du fleuve des crocodiles, où est couché ce qui en
» lui appartenait au monde, c'est-à-dire son corps; le reste, le meilleur de lui-même, ou
» plutôt lui-même, car le principe du sentiment et de la vie est l'homme tout entier, est
» remonté au ciel. Maintenant, il porte secours aux hommes dans leurs maladies, après leur
» avoir enseigné l'art de guérir . . . Que de biens répand sur les hommes Isis, épouse d'Oshïs,
» lorsqu'elle leur est propice ; que de maux, lorsqu'elle est irritée ! Car les dieux terrestres
» et mondains sont accessibles à la colère, parce qu'ils sont formés et composés par les
» hommes en-dehors de la nature. De là vient en Egypte, le culte rendu aux animaux
» qu'ils ont consacrés pendant leur vie ; chaque vie honore l'âme de celui qui lui a donné
» des lois et dont elle garde le nom .... »

asclépios.

« Quelle est la qualité de ces dieux qu'on nomme terrestres ? »

hermès.

« Elle consiste dans la vertu divine qui existe naturellement dans les herbes, les
» pierres, les aromates ; c'est pourquoi, ils aiment les sacrifices fréquents, les hymnes et les
» louanges, une douce musique rappelant l'harmonie céleste ; et ce souvenir du ciel, conforme
» à leur céleste nature, les attire et les retient dans les idoles et leur fait supporter un long

1) p. 62 à 64.

2) On the true sensé of an important Egyptian icord dans les Transactions, T. vi, p. 503 à 505.
 
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