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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 3.1882

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Aurès, Auguste: Essai sur le système métrique assyrien, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.11330#0021
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SUE LE SYSTÈME MÉTEIQUE ASSYRIEN.

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et le même principe servant à exprimer les dizaines;

on écrivait: <, <<, <«, % <$,

pour correspondre à 10, 20, 30, 40, 50.

En même temps, ^yf] et enfin ^[tt^f étaient des idéogrammes qui corres-

pondaient, le premier au Sosse; le second à la centaine et le dernier au Sar.

Ces premières indications sont plus que suffisantes pour faire comprendre avec quelle
facilité les mêmes nombres pouvaient être écrits, de plusieurs manières différentes, en carac-
tères cunéiformes; car il est aisé de voir, par exemple, que l'expression y^^^J^, égale
à 6 Sosses plus 4 dixaines ou en d'autres termes, égale à 400, avait précisément la même
valeur que égale aussi à 400 et qu'il en était de même pour l'expression ^Yt £fT-T -

15 Sosses = 900 comparée à = 900, de même encore pour =16 Sosses +

4 dizaines = 1000, comparativement à égal à 10 centaines, c'est-à-dire à 1000 et pour
beaucoup d'autres expressions encore.

Si, en outre, on veut bien considérer que la même observation s'applique aussi et à
plus forte raison au Ner que l'on pouvait représenter non-seulement par y^lp- = 6 centaines
et par ^£yy*t = 10 Sosses, mais encore par plusieurs idéogrammes tels que Iè:JJT^J
ou £^^>y^ que M. Offert a fait connaître à la page 4 de son Etalon, on n'aura aucune
peine à se rendre compte de la grande variété d'expressions qui pouvaient convenir, en
définitive, à un seul et même nombre.

Le caractère complexe des deux derniers idéogrammes que je viens d'assigner au Ner
doit être aussi remarqué. D'un côté, en effet, je serai amené à constater, lorsque je m'occu-
perai des fractions, que le signe J qui servait, comme on l'a déjà vu, à indiquer la multi-
plication par 0 des nombres à la suite desquels on le plaçait, puisque JJ correspondait à un
sixain et |JJ à une douzaine, que ce signe, dis-je, servait aussi à indiquer la division par 6
des nombres qu'il précédait, de sorte que lorsqu'on le mettait, comme dans l'idéogramme
T^ttt^f; en avant de l'idéogramme du Sar, il ne pouvait le faire correspondre qu'à la
sixième partie d'un Sar, c'est-à-dire à un Ner ; et d'un autre côté, je vais montrer dans un
instant que l'idéogramme £^V^; qui servait, aussi bien que l'autre, à représenter le Ner,
doit être considéré, à son tour, comme formé par la réunion de deux signes distincts, le pre-
mier X^/'i égal à 4 Sosses ou à 240 et le second égal à 6 Sosses ou à 360, quoique
31. Lenormant dise, à la page 58 de son Essai sur un document mathématique chaldéen2, que
£^^>y^ est un nom de mesure dont les deux éléments sont inséparables!

Chez les Assyriens, le mot gagar, mis à la suite du nom d'une mesure, indiquait qu'elle
devait être répétée 360 fois; c'est ainsi, par exemple, que Yammat-gagar correspondait à

1 A la page 4 de son Etalon des mesures assyriennes, M. Oppert s'est cru autorisé à dire que le signe
J est susceptible d'être considéré, lui aussi, comme un idéogramme, au moyen duquel les Sosses peuvent
être représentés, aussi bien que par ^tt^ ; mais il semble probable que ce savant assyriologue s'est trompé

dans cette appréciation, car le signe J servait à indiquer, comme on le verra plus tard, non seulement les
unités, les Sosses et les Sars, mais encore les soixantièmes et les trois mille six centièmes. Il est donc plus
rationnel de regarder ce signe comme un chiffre que comme un véritable idéogramme.

2 Essai sur un document mathématique chaldéen et, à cette occasion, sur le système des poids et mesicres de
Babylone, par François Lenormant, sous-bibliothécaire (aujourd'hui membre) de l'Institut. Paris, A. Lévy,
libraire-éditeur, rue de Seine 29, 1868.

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